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Ruelle et Magnac mutualisent leurs policiers municipaux [donnez nous votre avis sur la fusion]

Ruelle et Magnac mutualisent leurs policiers municipaux [donnez nous votre avis sur la fusion]
Les deux agents travailleront ensemble pour diverses opérations, au maximum deux jours par semaine. Photo Renaud Joubert
Par Julie KOCH, publié le 21 décembre 2017 à 18h12, modifié le22 décembre 2017.

Au 1er janvier, les deux policiers de Magnac et de Ruelle travailleront ensemble. Les élus avancent une meilleure efficacité et davantage de sécurité. Les agents approuvent.

Le policier municipal de Magnac-sur-Touvre et celui de Ruelle-sur-Touvre patrouilleront ensemble dès le 1er janvier. Une mutualisation approuvée par les conseils municipaux des deux communes il y a quelques jours.

Après l’achat d’un radar partagé par La Couronne, Nersac, Saint-Michel, Fléac, Saint-Yrieix, L’Isle-d’Espagnac et Gond-Pontouvre en mars dernier, c’est au tour de Ruelle et Magnac de s’engager sur le chemin de la mise en commun.

«Les gens sont de plus en plus agressifs et les incivilités se multiplient , constate Michel Tricoche, le maire de Ruelle. On n’a pas les moyens d’embaucher un deuxième agent. La mutualisation est la meilleure option.» Une analyse partagée par son homologue Bernard Contamine qui espère même faire des économies. «On est obligé d’installer beaucoup de dos-d’âne et de chicanes pour réduire la vitesse. Peut-être qu’avec des contrôles plus réguliers, on pourra se passer d’aménagements si coûteux.»

«À deux, on pourra s’épauler»

La convention est claire: chaque agent garde son autorité sur sa commune, il sera assisté de son collègue sur des opérations précises. Les incivilités routières seront leur priorité. «Aujourd’hui, il y a des contrôles qu’un agent seul ne peut pas faire parce qu’il faut être deux pour le constat» , argumente Michel Tricoche.

Les agents travailleront en binôme au maximum deux jours par semaine et un jour par mois en horaires décalés. Ils pourront aussi intervenir pour diverses manifestations. Une décision logique pour les principaux concernés.

«Les délinquants ne s’arrêtent par aux frontières de la commune, on retrouve souvent les mêmes. On échangeait déjà beaucoup avant» , rapporte Jean-Henri Ducourtieux, basé à Magnac depuis douze ans. Il complète: «ça nous permettra de nous sentir plus en sécurité.» Le trentenaire cite des interventions lors de conflits de voisinage. «On ne sait jamais ce qu’on va trouver derrière la porte, il suffit que la personne soit alcoolisée pour que ça dégénère. On ne peut pas se protéger soi-même. A deux on pourra s’épauler.» «Quand j’interpelle un jeune sur un scooter pour une infraction, souvent je me retrouve entouré de toute une bande. Ce n’est pas très sécurisant» , renchérit Alain Wojcik, en poste depuis dix-huit ans à Ruelle.

«Maintenant, ils pourront se rendre à des endroits où une personne seule n’allait pas forcément. On ne veut surtout pas les envoyer au casse-pipe , assure Bernard Contamine. L’objectif est de les faire travailler plus efficacement en équipe.» Les deux policiers continueront à occuper chacun leur local dans leur mairie respective.

Alain Wojcik sera bientôt armé d’une bombe lacrymogène et d’un bâton de défense pour s’aligner sur l’équipement de son collègue. Les agents travailleront avec le même logiciel. «Les administrés devraient rapidement voir la différence», promet Michel Tricoche.

Pas de fusion des communes avant 2020

Comme d’autres maires, Michel Tricoche et Bernard Contamine ont participé à un stage sur la procédure de fusion des communes. «ça implique énormément de changements, il ne faut pas se précipiter. Il faut attendre que le fruit soit mûr», commente le maire de Magnac.

Son homologue de Ruelle, lui, est plutôt partisan d’une fusion, d’autant que les communes sont déjà géographiquement imbriquées. «Le gouvernement veut diminuer le nombre de communes, il va même mettre en place des incitations financières. Mais je ne suis pas sûr que ce soit pertinent en cours de mandat.»

Tous les deux préfèrent attendre 2020 et les prochaines municipales. «Ce sera un projet qu’il faudra inclure dans la campagne.» Michel Tricoche y voit déjà un avantage certain: «0n deviendrait une commune de plus de 10 000 habitants, ce qui nous donnerait accès aux dotations de l’État.»

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