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Rider agressé au skatepark de Bordeaux : « Le climat s’est tendu », assure son frère

Rider agressé au skatepark de Bordeaux : "Le climat s’est tendu", assure son frère
Le skatepark des Chartrons a été construit en 2006. Douze ans plus tard, la pratique a totalement changé.

ARCHIVES É. A.-C.

Le frère de Lucas Spenle a été agressé au couteau dimanche dernier à Bordeaux

Son petit frère, Nelson, 22 ans, tailleur de pierre comme lui, est toujours à l’hôpital. « Il est très faible mais sorti d’affaire. C’est l’essentiel, souffle Lucas Spenle, 31 ans. Les médecins ne se prononcent pas encore sur les séquelles dont il pourrait souffrir. Il ne lui reste qu’une carotide. L’autre a été sectionnée par le coup de couteau. Il a eu énormément de chance. C’est un battant. »

Dimanche dernier, Nelson a reçu un coup de couteau en plein visage, entre la tempe et la mâchoire. Le jeune homme, pratiquant de roller depuis son plus jeune âge, se trouvait au skatepark des Chartrons, en plein centre de Bordeaux. Un endroit qu’il fréquente assidûment pour assouvir sa passion de la glisse.

« Tentative de meurtre »

Il connaissait le garçon qui l’a poignardé. Un jeune skateur de 19 ans qui a été mis en examen, hier, pour « tentative de meurtre » et placé en détention provisoire. « Inconnu jusqu’à présent de la justice, il a reconnu avoir porté le coup de couteau à la victime qui s’est vu délivrer une incapacité totale de travail temporaire de vingt jours », précisait hier le parquet de Bordeaux.

Comment en est-on arrivé à une telle issue ? Une altercation aurait éclaté entre les deux riders quand le skateur a coupé une trajectoire du pratiquant de roller. « Mon frère l’a interpellé. Le ton est monté. Le skateur est parti en lui lançant : “Je reviens avec du matériel”. Il est réapparu accompagné de copains et avec un couteau caché dans la poche », raconte Lucas Spenle. Il n’était pas présent au moment de l’agression mais est arrivé quelques minutes plus tard. « Mon frère était à terre. Il vomissait du sang. Je n’oublierai jamais cette image », explique le trentenaire. Parce qu’il souhaite qu’un tel drame « ne se reproduise pas », cet artisan, fondu lui aussi de roller depuis son enfance et habitué du skatepark des Chartrons, a décidé de témoigner. Il tire la sonnette d’alarme et interpelle la municipalité.

Deal, alcool

« Depuis un an, on constate une nette dégradation du climat dans ce skatepark. Il y a de plus en plus de deal, de personnes qui viennent là non pas pour pratiquer mais pour se défoncer, que ce soit à l’alcool ou aux joints. La fréquentation explose. Un samedi soir, vous pouvez avoir 200 à 300 personnes sur place. On a vu aussi apparaître des groupes de jeunes riders qui s’approprient les lieux, ne respectent pas les autres pratiquants, leur coupent les trajectoires à tout bout de champ. Des pratiquants de toutes disciplines, que ce soit roller, skate ou BMX, ont déjà alerté un représentant de la mairie qui passe de temps en temps sur le site. Mais rien n’a changé. Or, ce lieu est victime de son succès et a besoin, désormais, d’être encadré. Dans beaucoup de pays, des médiateurs sont présents en continu sur les skateparks. Il en faut aux Chartrons », estime Lucas Spenle.

Sollicitée, la mairie confirmait, hier, avoir été alertée sur des problèmes de deal et d’alcoolisation. « La police nationale et la police municipale ont été sensibilisées et sont plus présentes à cet endroit », indiquait-on, tout en précisant qu’un projet de réaménagement est en cours et que « l’équipe de médiateurs qui sillonnent la ville passe aussi au skatepark ». « Je fréquente ce lieu depuis quatre ans. Je ne les ai jamais vus », assure Lucas Spenle.

Source:: Rider agressé au skatepark de Bordeaux : « Le climat s’est tendu », assure son frère

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