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Premier bilan du plan d’action pour le quartier

Premier bilan du plan d'action pour le quartier
La place Abbé Grégoire : la police y organise régulièrement des opérations de contrôle.

Lancé en octobre 2016 le plan d’action des Terres-Sainville vise à sécuriser le quartier et à y favoriser le vivre ensemble. Dix mois après son lancement, un premier bilan a été dressé cette semaine. Il reste beaucoup à faire…

Terres-Sainville. Son nom évoque une vie nocturne animée, la co-existence de 13 communautés issues principalement de la Caraïbe, mais aussi la prostitution, le trafic d’armes et de drogue. Depuis des années, les riverains se plaignent d’une montée de la délinquance, du bruit incessant le soir. C’est, notamment, pour faire face à ces problèmes que le Plan d’Actions Terres-Sainville (PATS) a été lancé.
Le comité de pilotage a dressé un premier bilan, ce jeudi dans le quartier. Le préfet de la Martinique, qui effectuait l’une de ses dernières sorties officielles, le maire de Fort-de-France, le procureur de la République et le directeur départemental adjoint de la sécurité publique ont évoqué les premières actions et les premiers résultats.
« Il reste des problèmes mais nous avons une dynamique qui va se poursuivre et porte déjà des fruits en matière d’apaisement, de dialogue. Avec l’implication des habitants, il s’agit de rendre ce quartier exemplaire pour la société foyalaise et martiniquaise » , a soutenu Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France.
Environ 3 700 personnes habitent les Terres-Sainville. Et depuis quelques années, on y observe un développement du commerce. Il y a les bars, restaurants et épiceries, mais aussi des opticiens, des boutiques de produits de beauté, d’uniformes scolaires… Le quartier est bien situé et les loyers y sont moins chers qu’au centre-ville.
DES NUITS BRUYANTES
Quelques aménagements et plusieurs HLM ont aussi vu le jour. « En plus des éléments sécuritaires, il s’agit de créer une qualité de vie aux Terres-Sainville en faisant en sorte que les habitants se réapproprient les espaces publics. Nous ne cherchons pas à faire disparaître l’activité, notamment nocturne, mais à faire en sorte que les établissements soient exploités conformément à la réglementation. Après nos opérations, nous avons vu des exploitants venir pour se mettre en règle. » précise Maurice Ferné, directeur général adjoint de la ville de Fort-de-France en charge de la prévention. La qualité de vie passe aussi par le développement de la vie associative. Des partenaires essentiels du PATS. Ces associations comme L’Entraide, Fanm pou fanm ou encore CCPYPM interviennent dans les écoles, auprès des personnes en difficulté, crée de l’activité qui met en lien les résidents du quartier. Mais pour les habitants interrogés ou ceux qui travaillent dans le quartier, il n’y a pas de changement notable. Ils ne se plaignent pas vraiment d’insécurité mais d’une montée des incivilités et des nuits toujours très bruyantes, surtout le week-end. Des phénomènes qui semblent agrippés au quartier.
Les partenaires du PATS ont rendu visite à plusieurs commerçants.
IL A DIT Serge Ho-Can-Sung, commerçant : « C’est la capitale de Fort-de-France! »
« L’insécurité est partout en Martinique pas plus ici qu’ailleurs. Je suis natif des Terres- Sainville, je ne me sens pas en insécurité ici. J’ouvre ma boutique de 7 heures à 20 heures, ce n’est pas un quartier plus mauvais qu’un autre, et nous avons des apports de la Caraïbe, avec des gens qui viennent de différents endroits, il faut savoir parler espagnol, anglais et créole. Ce qu’il faudrait, c’est que les autorités se penchent sur les commerces illégaux. Ils ouvrent la nuit et sont fermés la journée! Il faut arrêter ça. Car la capitale de la Martinque, c’est Fort-de-France, mais la capitale de Fort-de-France, ce sont les Terres-Sainville! »
« Garantir la qualité de vie »
Le plan d’action des Terres-Sainville (PATS) vise à renforcer la coordination des moyens humains (police nationale, police municipale, Police aux frontières, douanes, Dieccte, cohésion sociale, services Etat et de la Ville….) et matériels de tous les acteurs, Mairie, autorité judiciaire et Etat afin de répondre à trois enjeux identifiés :
– Garantir la qualité de vie, en régulant notamment les activités de la vie nocturne, en particulier les débits de boisson et les nuisances sonores.
– Redéfinir les espaces publics et privés, en permettant une circulation apaisée et la réappropriation des espaces publics par les habitants.
– Mettre fin aux situations irrégulières ou illicites, en luttant notamment contre l’immigration irrégulière, contre le trafic local de stupéfiants et contre les cercles de jeu clandestins.
Chaque mois, ce comité de pilotage se réunit pour définir de manière opérationnelle et partagée, les actions et priorités d’intervention du mois suivant. Un plan qui fait enfin une large part à l’action associative, autour des thématiques de l’insertion et de l’éducation.
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