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Police de sécurité du quotidien : pourquoi Dinan comme ville-pilote ?

Depuis le 8 février 2018, à Dinan (Côtes d’Armor), gendarmes et policiers municipaux mènent des patrouilles « de contact » en ville. Pour se montrer en dehors d’un contexte d’intervention et rétablir une certaine proximité.

Publié le 23 Fév 18 à 17:01
L’adjudant-chef Loïc Naud et le policier Gérald Lucas discutent avec un commerçant durant leur patrouille sur le marché de Dinan, place Duguesclin. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor / Olivier Morin)

La ville de Dinan a été retenue pour tester les « équipes de contact en gendarmerie », dans le cadre de la nouvelle Police de Sécurité du Quotidien explicitée par le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, le 8 février dernier. Les zones de déploiement ont été choisies en fonction de la « densification des flux de personnes, biens, marchandises ».

Ville commerçante et touristique

Avec ses plus de 400 commerces sur un territoire restreint, et plusieurs centaines de milliers de touristes à l’année, la cité médiévale répondait aux critères. Et les forces de l’ordre, gendarmerie nationale comme police municipale, étaient aussi volontaires : « Nous collaborons de façon efficiente depuis 2013, indique Tony Crespin, chef de la municipale. Cela a dû compter dans le choix de Dinan comme ville-pilote. »

Si les patrouilles « de contact » se font à moyens constants pour la police (passée, il est vrai, de 3 à 10 personnels en cinq ans), la gendarmerie a pu faire appel à des réservistes supplémentaires.

« Ceux-ci ont été sélectionnés pour leur sens de la communication », note le capitaine Patrice Poirier, commandant de la brigade de gendarmerie.

Les deux ‘patrons’ des forces de l’ordre dinannaises semblent convaincus de l’utilité de « rétablir la proximité avec tous les acteurs de la vie locale ». « Nous avons ressenti et même revendiqué ce besoin », insiste Patrice Poirier. Pas tant parce que les statistiques seraient mauvaises, mais parce que « le sentiment d’insécurité ne faiblit pas ».

De la défiance à la confiance

Pour eux, il s’agit, aussi, de se montrer sur la voie publique hors d’un contexte de secours, de répression routière ou autres. Se montrer dans un contexte serein, en somme, pour « passer de la défiance à la confiance ».

Les gens ont perdu l’habitude de nous voir en dehors d’une intervention », estime Patrice Poirier.

Conseils de prévention

Le nouveau dispositif est également l’occasion de distribuer des conseils contre les cambriolages, en recrudescence depuis le début de l’année 2018, ou encore de rappeler l’existence de « l’opération tranquillité vacances », qui permet la mise en place de rondes lorsque les habitants ont signalé leur absence prolongée.

Dans le même ordre d’idées, « le fait de disposer des heures et des dates de fermeture des commerces nous permet de cibler des patrouilles », note Patrice Poirier.

Sur les débuts à Dinan de cette police de proximité version Macron, « nous avons de très bons retours », poursuit Tony Crespin. On peut donc espérer qu’elle perdure, malgré l’arrivée annoncée, au 2e semestre, de caméras de « vidéo-protection » (dont les images sont utilisées, selon des règles précises, après la survenue d’un fait délictueux) dans des lieux sensibles de la ville.

Cela ne va pas nous détourner du travail de terrain », assure Patrice Poirier.

Deux binômes composés d’un gendarme et d’un policier municipal patrouillent le jeudi matin de 10h à 12h ; les gendarmes poursuivent ces patrouilles « de contact » seuls le jeudi après-midi mais aussi le mardi, de 9h à 20h.

Lire aussi notre reportage dans l’édition du Petit Bleu daté du jeudi 22 février.

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