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Police de Sécurité du Quotidien : De la réflexion aux actions

Après avoir été repoussé à maintes reprises, le dispositif « Police de sécurité du quotidien » a été officiellement lancé dans une vingtaine de départements, en février 2018. Du côté de la Haute-Loire, l’heure est toujours à la réflexion. Sur notre territoire, cette refonte des missions des forces de l’ordre (Police et Gendarmerie) questionne sur les actions à mener pour renouer le contact avec la population.

Initié par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, suivant une promesse de campagne du Président Macron, le dispositif « Police de sécurité du quotidien » a fait l’objet ce mercredi 4 avril 2018 d’une concertation de grande ampleur à la Préfecture de la Haute-Loire. Ils étaient nombreux autour de la table, élus, représentants d’associations, de missions locales, de maisons de quartiers, de société de transports, mais également bailleurs sociaux, agents de la police municipale, inspecteur d’académie, etc.
Encadrés par le commissaire divisionnaire et directeur départemental de la sécurité publique de Haute-Loire, Eric Cluzeau, tous ont réfléchi lors de divers ateliers à la manière de renouer le contact entre les policiers et la population, dans le but principal de raviver un sentiment de sécurité. Si le Préfet de Haute-Loire, Yves Rousset, ne nie pas qu’il est un peu question « d’enfoncer des portes ouvertes », il juge toutefois nécessaire d’agir « pour pouvoir changer le regard des gens sur la police, en tout cas de certains ! ».
En tout, une vingtaine de départements sont concernés par ce dispositif, qui n’est pas la création d’une nouvelle police, que l’on ne s’y trompe pas, mais plus une nouvelle façon d’exercer le métier, en lien direct avec la population et en collaboration avec divers partenaires. « Aujourd’hui, la police, on ne la contacte que lorsqu’on en a besoin, quand on est victime, donc dans une situation de stress ». C’est justement l’observation d’Eric Cluzeau qui est, par le biais de la mise en place de cette Police de sécurité du quotidien, au cœur des débats. « Il est nécessaire de rendre la police plus visible, mais il va falloir trouver un juste équilibre pour ne pas que les concitoyens se sentent stigmatisés ou surveillés notamment dans les quartiers. »

Trois axes majeurs d’intervention

Chaque territoire présente ses axes de travail en fonction des problématiques auxquelles il est soumis. En Haute-Loire, six communes sont concernées par cette nouvelle action policière (qui ne fera pas l’objet d’un renforcement des effectifs, soit dit en passant) : Le Puy-en Velay, Vals-près-le-Puy, Aiguilhe, Chadrac, Brives-Charensac, Espaly Saint-Marcel. Lors de cette réunion de concertation, trois axes majeurs ont été abordés.
Un, organiser des partenariats locaux dans le cadre d’une démarche de résolution des problèmes. Des référents pourraient ainsi être nommés pour faire remonter des informations concernant par exemple des incivilités particulières.
Deux, développer davantage le contact avec la population, en remettant en place, pourquoi pas, les patrouilles pédestres, ou en réalisant des actions de prévention dans les collèges.
Trois, améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes au commissariat. L’hôtel de police du Puy-en-Velay a été cité en exemple comme peu propice à la confidentialité dû à son agencement. Chacun y est allé de sa proposition. Charge maintenant à Eric Cluzeau d’en prendre note pour rédiger sa feuille de route qu’il devra remettre (tout comme le fera le Colonel de gendarmerie) le 30 avril prochain au Préfet.

Deux quartiers dans le viseur

Si le dispositif Police de sécurité du quotidien s’étendra sur les six communes citées précédemment , le Préfet de Haute-Loire a lancé l’idée d’une première expérimentation sur deux quartiers prioritaires de la politique de la ville du Puy-en-Velay : le Val Vert et Guitard. « D’ores et déjà, on peut travailler avec des coopérateurs ciblés pour notamment régler ce problème de voitures ventouses ou encore effectuer des contrôles de vitesse aux alentours des écoles, et mettre en place des actions pour lutter contre le trafic de stupéfiants. »

Stéphanie Marin

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