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Olivier Arsac, adjoint en charge de la sécurité : «L’année dernière la vidéosurveillance a été utilisée pour faciliter 800 enquêtes»

Posted On 22 Août 2018
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Sécurité – Interview d’Olivier Arsac, adjoint au maire à la coordination des politiques de Prévention et Sécurité, gestion des forces de police municipale

Des opérateurs assermentés surveillent les caméras toute la journée/ DDM archives, Nathalie Saint-Affre
Des opérateurs assermentés surveillent les caméras toute la journée/ DDM archives, Nathalie Saint-Affre

Toutes les grandes métropoles de France sont aujourd’hui équipées de caméras de vidéosurveillance. Toulouse qui était à la traîne a désormais rattrapé son retard…

Où en est-t-on du déploiement des caméras en ville ?

La municipalité est très satisfaite du déploiement de son programme de vidéoprotection qui s’est fait à vitesse accélérée afin de rattraper le retard considérable que notre grande métropole avait. En effet, en 4 ans seulement nous sommes passés de 21 caméras à 350, c’est une performance technologique et budgétaire. Notre retard handicapait fortement les enquêtes lorsqu’il y avait des plaintes car aucune preuve par l’image ne pouvait être faite. Mais également, ce retard pénalisait la réactivité des forces de police nationale et municipale pour faire des flagrants délits. En effet, le bénéfice des caméras, c’est aussi beaucoup plus de réactivité lorsqu’un acte de délinquance est vu par un opérateur vidéo. Aujourd’hui la probabilité qu’une patrouille arrive, stoppe l’incident et interpelle le fauteur de troubles est beaucoup plus importante qu’avant. Cela va dans le sens de la sécurisation de la ville, de son apaisement, de la justice et au final de l’amélioration du cadre de vie. Ainsi, petit à petit, nos efforts commencent à payer ; l’étau se resserre sur les délinquants. L’époque où l’on pouvait tout se permettre à Toulouse, sans aucun risque de se faire prendre, est terminée.

À quelles fins sont-elles utilisées ?

À la fois pour faire du flagrant délit à chaud grâce à une bonne réactivité des interventions des patrouilles sur demande des opérateurs vidéo mais également pour les enquêtes. Ainsi en 2017, il y a eu 800 requêtes des enquêteurs pour récupérer des images afin d’instruire une plainte ; ce sont autant d’actes de délinquance qui ont une chance de terminer devant les tribunaux plutôt que de rester impunis. Elles sont également de plus en plus utilisées pour de la sûreté à la personne, c’est-à-dire en fait du secours. En moyenne, une fois tous les 3 jours une intervention vidéo se fait soit pour protéger un enfant, pour retrouver un malade d’Alzheimer qui s’est perdu, pour un malaise en pleine rue ou pour stopper une tentative de suicide au-dessus d’un pont de la Garonne. Ce sont d’autres usages positifs de la vidéoprotection dont nous sommes fiers.

Les caméras sont-elles plus utiles en été ?

Non, les caméras ne sont pas plus utiles en été car ce n’est pas la période où il y a le plus de monde. La ville est plutôt vide en juillet/août. C’est bien pendant la période scolaire que les caméras fonctionnent le plus.

Qui est derrière les écrans de surveillance ?

Des opérateurs vidéo formés et assermentés surveillent nos caméras H24, 7 jours/7. Ils ont des procédures de signalement systématique et de demande d’intervention dès qu’une infraction est constatée. Ils sont peu connus des Toulousains, mais pourtant ils assurent un rôle majeur dans leur sécurité au quotidien.

D’autres caméras vont-elles être installées ?

La municipalité est pragmatique. Elle a tenu son engagement de campagne de combler le retard qu’avait Toulouse par rapport aux autres grandes métropoles. Les demandes d’installation de caméras continuent d’arriver notamment de la part de particuliers ou d’associations de quartiers. Nous les examinons au cas par cas et nous nous réservons le droit d’en déployer de nouvelles. Mais ce sera à dose beaucoup plus réduite bien évidemment. Je note aujourd’hui que le débat sur la pertinence de la vidéoprotection est terminé. Toutes les associations de quartier en demandent, il y a une inflation de la demande qu’il nous faut freiner. Tout le monde a bien compris que loin d’amoindrir les libertés publiques les caméras, au contraire, les préservent puisqu’elles garantissent la liberté sereine et sécurisée d’aller et venir dans l’espace public. Je note que seule l’opposition municipale continue à dire son scepticisme et n’a pas compris cette évolution majeure.

Justement, parmi cette évolution qu’en est-il aujourd’hui de la mise en place des caméras «intelligentes», capables de détecter des comportements anormaux sur la voie publique ?

Seules quelques caméras sur les 350 sont équipées, à titre expérimental, d’une technologie dite intelligente. Il n’est pas prévu de pousser plus loin cette expérimentation. Bien qu’intéressante, cette technologie doit encore apporter les preuves de son efficience pour une utilisation à grande échelle.

L’engagement pris par le maire en 2014 visait uniquement à renforcer le nombre de caméras de vidéoprotection. Il n’a jamais été envisagé de généraliser les caméras intelligentes. D’ailleurs, toutes les futures caméras qui seront installées sur le territoire de Toulouse fonctionneront sans cette technologie qu’il semble prématuré de développer.

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