Un trop-plein de décibels. De nombreux habitants se plaignent des nuisances sonores qui perturbent régulièrement leur quiétude, de jour comme de nuit. Car en cette période de très forte chaleur, le sommeil ne se trouve souvent que fenêtres et volets ouverts…

Mercredi en fin d’après-midi, les forces de police ont procédé au niveau de la place Edwige-Feuillère, au cœur de la ville, à une opération de contrôle routier. Les véhicules concernés : les 50 cm³ scooters et motos qui, en usine, sont normalement préparés pour ne pas excéder les 45 km/h. Un plafond jugé trop faible par certains utilisateurs, « souvent des jeunes sans beaucoup d’expérience », qui font le choix d’outrepasser la loi en les débridant. « Ces engins représentent un risque pour la sécurité routière. Au niveau du freinage, de la carrosserie, ils ne sont pas conçus pour aller si vite. 50 % des accidentés en scooter ont des engins débridés », souligne Ziad Khoury, préfet de la Haute-Saône. Il y a le bruit, les risques, mais aussi l’indemnisation : « L’assurance ne joue pas si les engins ne sont pas aux normes ». Le représentant de l’État a annoncé l’acquisition de sonomètres supplémentaires pour « la police et la gendarmerie de façon à ce que l’on puisse avoir des contrôles coordonnés dans le département ».

Également présent, Emmanuel Dupic, procureur de la République, a relevé « la dimension de l’incivilité. L’insécurité sonore peut engendrer un climat de tension. C’est un sujet qui sera abordé au groupe local de traitement de la délinquance (GLTD). »

« Depuis le début de l’année, nous avons recensé trois accidents impliquant un scooter à Vesoul », rapporte Gérard Kointz, directeur départemental de la sécurité publique : « Le 25 janvier, une personne qui circulait sans éclairage à une vitesse excessive a percuté une voiture qui sortait en reculant d’un stationnement, rue Jean-Jaurès ». Les 22 juin et 26 juin, rue du Petit-Montmarin, à l’intersection avec la rue Joffrin, une collision s’est à chaque fois produite entre un 50 cm³ et un quatre-roues. Les conséquences sont parfois lourdes avec une ITT prononcée supérieure à trois mois pour un des cyclomotoristes dont la responsabilité ne serait pas engagée. « Ils disposaient de tout l’équipement nécessaire », note le commissaire divisionnaire, rappelant ainsi que cette catégorie d’usagers est l’une des plus vulnérables au risque routier.

Sept cyclomoteurs ont passé le test du sonomètre. Un seul ne l’a pas réussi. Pour une émission de bruit gênant plus que de raison le voisinage, le contrevenant a hérité de 90 euros d’amende. « Il a également l’obligation de remettre l’engin aux normes dans les 48 heures », précise Daniel Guillemin, chef de la police municipale.

Ces engins représentent un risque pour la sécurité routière.

Ziad Khoury Préfet de la Haute-Saône

Sylvain MICHEL