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Maëlys : ouverture d’une information judiciaire alors que l’enquête piétine

Posted On 04 Sep 2017
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Une information judiciaire a été ouverte alors que les gardes à vue des deux hommes interpellés dans l’enquête sur la disparition de Maëlys ont été levées vendredi soir et que des centaines d’habitants ont participé hier aux recherches.

«Une information judiciaire a été ouverte contre X du chef d’enlèvement et séquestration d’un mineur de moins de 15 ans.» C’est ce qu’a indiqué le procureur adjoint de Grenoble, Laurent Becuywe, lors d’une conférence de presse hier.

Car le mystère reste entier autour de la disparition de Maëlys. Vendredi, vers 22 heures, les deux hommes qui avaient été placés en garde à vue – et qui se connaissaient – tous deux âgés de 34 ans, ont été remis en liberté. «La garde à vue a été levée. J’en ai été informé par les enquêteurs», a déclaré Bernard Méraud, avocat du premier homme interpellé à son domicile.

Des incohérences et des inexactitudes dans ses déclarations avaient conduit à son placement en garde à vue. Vendredi matin, un deuxième homme avait été interpellé, lui aussi convié à la noce fêtée dans la salle polyvalente de la commune ce fameux samedi soir il y a une semaine, quand Maëlys a disparu vers 3 heures du matin. Ces deux gardes à vue ont été levées avant l’expiration du délai légal de 48 heures, ce qui laisse la possibilité aux enquêteurs de réentendre les deux hommes le cas échéant.

Après plus de 200 auditions et une quarantaine de perquisitions, l’enquête n’a ainsi pas beaucoup plus avancé.

«Mon client nie tout à fait avoir participé en quoi que ce soit à cet enlèvement», avait assuré Bernard Méraud vendredi. Cette connaissance du marié a reconnu toutefois «avoir eu des contacts plus particuliers que d’autres personnes, au cours de cette soirée, avec l’enfant». Un homme qui «habite chez ses parents», «vit de petits boulots et d’intérim» et est «actuellement en arrêt maladie», mais qui a «fourni un certain nombre d’explications qui paraissent a priori plausibles», avait encore dit l’avocat.

Selon Me Méraud, son client a admis avoir nettoyé son véhicule au lendemain du mariage, mais pour une bonne raison : il avait convenu de la vendre quelques jours plus tard et l’acquéreur potentiel aurait confirmé ses dires. De même, il a justifié son retour chez lui pendant la soirée par le fait d’avoir dû se changer après avoir taché ses vêtements. Les griffures sur ses bras viendraient, elles, du jardinage.

Mobilisation des habitants

Hier matin, une «battue citoyenne» rassemblant plusieurs centaines de personnes, munies de gilets jaunes et de cartes topographiques ayant répondu à un appel lancé sur Facebook, a commencé aux alentours de la salle des fêtes. «Je préfère toujours être optimiste que pessimiste (…) Ce qu’on cherche surtout à éviter, c’est que l’affaire ne soit jamais réglée, qu’on ne sache pas ce qui s’est passé», a expliqué l’un des participants.

Le secteur parcouru par la «battue citoyenne» avait déjà fait l’objet d’intenses recherches. Toute la zone, escarpée et très boisée alentour, a été passée au peigne fin par les gendarmes, assistés par un hélicoptère, des drones, des plongeurs et des maîtres-chiens. Mais depuis vendredi, le dispositif avait été allégé.


48 heures pour un enlèvement, trop court ?

La loi est ainsi faite : dans le cadre d’une enquête pour enlèvement, les autorités ne peuvent pas procéder à des gardes à vue de plus de 48 heures. Me Marie Grimaud, avocate de l’association «Innocence en danger» se demande si ce délai n’est pas trop court : «48 heures, c’est extrêmement rapide. Ça laisse très peu de temps pour une confrontation, par exemple, surtout quand les deux interpellations sont décalées, comme ici. Rallonger ce délai permettrait de travailler plus efficacement.» Dans d’autres cas, les gardes à vue peuvent aller jusqu’à 96 heures, voire 144 heures pour le terrorisme.

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