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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Les maires veulent mieux armer leur police municipale

Moins de la moitié des 20 000 policiers municipaux ont une arme. Confrontés à des restrictions budgétaires, des élus réclament l’aide de l’État.

François Baroin a demandé à Bernard Cazeneuve une réunion sur la question de l'armement des policiers municipaux.
François Baroin a demandé à Bernard Cazeneuve une réunion sur la question de l’armement des policiers municipaux.© Patrick Kovarik / AFP
Par JERÔME CORDELIER

Il fallait s’y attendre. C’est le sujet qui est en train de monter chez les élus locaux qui s’inquiètent pour leurs policiers municipaux et souhaitent renforcer leurs moyens d’armement et de protection. Mardi, en marge du débat parlementaire au Sénat, François Baroin, le président de l’Association des maires de France, l’a d’ailleurs évoqué avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, demandant une réunion prochaine sur le dossier.

Le débat est avant tout financier. Les maires ont déjà le pouvoir d’armer leurs policiers – du moins, d’armes classiques – et de les doter de gilets pare-balles (un arrêté du 14 mai 2014 l’autorise expressément). Le problème, comme le souligne François Baroin, c’est l’argent, dans un contexte de restriction budgétaire imposée aux collectivités. Et c’est sur ce point essentiellement que les maires ont besoin du soutien de l’État.

Des armes automatiques ?

Certains vont plus loin encore. Christian Estrosi, le MAIRE et député de Nice, qui préside la commission consultative des polices municipales et gère la ville qui en compte le plus en France (370), s’est empressé de monter au front. Objectif : demander à ce que le gouvernement modifie le décret du 1er août 2014 qui limite l’armement professionnel des policiers municipaux – mais aussi de toutes les professions qui sont susceptibles d’en être dotées (convoyeurs de fonds, personnes chargées de la surveillance de la SNCF, RATP, personnels d’entreprises de sécurité, gardiens d’immeubles…). Et Christian Estrosi de réclamer ni plus ni moins l’autorisation pour les policiers municipaux de « porter des armes automatiques ». Une revendication qui fait bondir un ponte de la police nationale : « Le maniement de telles armes, comme le sont des pistolets mitrailleurs, demande un entraînement spécifique, et la mission de ces policiers ne le nécessite pas », affirme-t-il.

Depuis les années 80, les effectifs des polices municipales ont quadruplé en France pour atteindre 19 479 hommes et femmes, dans 4 349 communes. Moins de la moitié – 43 % – sont armés. Leurs syndicats réclament depuis des années que sur ce plan, leurs moyens soient accrus. Le meurtre par Amedy Coulibaly de Clarissa Jean-Philippe, 26 ans, policière municipale à Montrouge, appuie désormais leurs revendications. Dans la guerre contre les terroristes, ils font valoir que tous celles et ceux qui portent un uniforme sont en première ligne : le 12 janvier, des policiers municipaux manifestaient devant l’hôtel de ville d’Angoulême en brandissant une affichette à la manière de « Je suis Charlie ». Mais celle-ci indiquait : « Je suis une cible. »

 

source : http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jerome-cordelier/les-maires-veulent-mieux-armer-leur-police-municipale-15-01-2015-1896661_244.php

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