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Les effrayantes confidences du djihadiste toulousain repenti Jonathan Geffroy

Posted On 29 Juin 2018
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Jonathan Geffroy s'est livré aux enquêteurs. Capture d'écran Youtube
Jonathan Geffroy s’est livré aux enquêteurs. Capture d’écran Youtube

Kalachnikov enterrées à Toulouse, projet d’attentat contre une centrale nucléaire en France et détails sur la vie des frères Clains… Jonathan Geffroy, djihadiste originaire de la région toulousaine, s’est longuement confié aux enquêteurs de la Direction Générale de la Sûreté Intérieure (DGSI) et aux juges dans des notes récupérées par L’Express.

Capturé en février 2017 en Syrie par des rebelles syriens pro-turcs, ce Toulousain a été transféré en France par les autorités turques le 11 septembre dernier. Livré à la justice française, il a été mis en examen le 15 septembre à Paris, pour « participation à une association de malfaiteurs terroristes, en vue de préparer un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes ». Il était également poursuivi pour « abandon moral et matériel de mineurs » et faits commis « en relation avec une entreprise terroriste ». Sa femme a été mise en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et « d’abandon de mineurs », selon une source judiciaire.

« Du moment où j’ai quitté l’Etat islamique jusqu’à aujourd’hui, je me suis donné l’engagement de dire tout ce que je savais sur l’EI », aurait-il déclaré. Lors de son interrogatoire, Jonathan Geffroy a confié de nombreux détails sur la vie des soldats du Califat au point de faire l’objet d’une fatwa ordonnée par le chef de l’Etat Islamique Abu Bakr al-Baghdadi, toujours d’après ce qu’il affirme.

Des kalachnikovs enterrés à Toulouse

Avant de tenter de quitter la Syrie, il raconte s’être rapproché d’Othman, l’un des sept enfants de Jean-Michel Clain. Avec l’adolescent de 16 ans, pilotant le projet d’attentats en France par des enfants-kamikazes, il travaillait sur des vidéos de l’EI au « département de la communication et des mosquées ». Se sentant « en confiance », l’adolescent se livre sur de nombreux autres sujets.
Par exemple, Jonathan Geffroy raconte aux juges que des kalachnikov auraient été enterrées à Toulouse par deux djihadistes partis en Syrie faits prisonniers depuis leur retour en France. « Je n’ai pas plus d’infos sur la localisation. Je me dis que s’ils ont enterré cet armement, c’est qu’ils avaient peut-être prévu de faire quelque chose, mais sans en savoir plus », indique le djihadiste repenti.

Une centrale nucléaire française visée

Celui qui se faisait appeler « Abou Ibrahim al Fransi » a également expliqué que les attentats de Bruxelles avaient été précipités. Les attaques qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016 n’étaient « pas prévues » mais ont été « déclenchées » par l’arrestation de Salah Abdeslam. « Othman m’a dit que pour éviter que tout le monde se fasse interpeller, ils ont ciblé directement l’aéroport. Ce qui était visé, c’était une centrale nucléaire française. Ils avaient prévu d’y aller en voiture et de faire exploser les voitures » a-t-il expliqué aux enquêteurs. Si la déclaration est avérée, elle pourrait être mise en corrélation avec la découverte d’une caméra en face du domicile du directeur du centre d’étude nucléaire belge en mars 2016.

Étant proche avec les deux frères toulousains Jean-Michel et Fabien Clain, il indique aussi que ces derniers sont extrêmement prudents dans tous leurs déplacements. Ils sortiraient tout le temps avec « une djellaba et un voile sur la tête par peur d’être dronés ». Voix de l’Etat Islamique, les deux responsables se déplacent de leur appartement à leur studio radio « sans être vus ». « Dans Raqqa, il y a des lieux où des bâches sont tirées entre deux bâtiments, les Clain s’y dirigent à pied, ils attendent qu’un taxi passe, ils montent, ils se dirigent vers un endroit où il y a des bâches et ils changent de taxi, et ça jusqu’à ce qu’ils arrivent à destination », raconte l’ancien combattant du groupe terroriste.

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