Ce qu’a proposé Tonino Macquet
L’élu roubaisien, qui préside le groupe d’opposition « Roubaix respectée », l’a suggéré au dernier conseil municipal : « Nous demandons que la ville soit interdite aux quads ». À première vue, l’idée peut sembler farfelue : comment peut-on prohiber la circulation d’un véhicule qui n’est pas illégal ? À seconde vue, la proposition n’est pas si baroque. Interrogé hors conseil, Tonino Macquet explique que de tels arrêtés ont déjà été pris dans d’autres villes, sans être censurés par la justice. Effectivement, cela a notamment été le cas en 2011 à Lens, et l’été dernier à Maubeuge.
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Pourquoi Guillaume Delbar ne veut pas en entendre parler
Le maire de Roubaix avait dans un premier temps signifié que l’hypothèse serait étudiée. Finalement, il a tranché : c’est non. « Je ne veux pas prendre un arrêté que je ne serais pas capable d’appliquer, souligne-t-il. Une telle mesure, ça ferait le buzz pendant quelques jours, toutes les caméras viendraient ici, mais au final ça ne réglerait pas le problème. » L’expérience maubeugeoise semble lui donner raison : là-bas, les riverains expliquent que l’arrêté n’a rien changé et que les rodéos continuent.
L’argument de l’efficacité n’avait pourtant pas arrêté Guillaume Delbar (LR) lorsqu’il avait pris un arrêté anti-rassemblement autour de la rue de Lannoy. « C’était différent car c’était sur un périmètre restreint », dit-il aujourd’hui.
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Comment le maire de Roubaix compte faire reculer le phénomène
S’il ne juge pas utile de recourir à un arrêté municipal, le maire de Roubaix ne compte pas rester les bras croisés face au phénomène des rodéos, qui concerne d’ailleurs aussi les motos et scooters. Après le décès, fin mars au Cul-de-Four, d’un adolescent de 16 ans qui circulait au guidon d’un quad, Guillaume Delbar s’était fendu d’un communiqué dans lequel il en appelait à « la vigilance des proches des détenteurs des quads, motos et scooters ».
Aujourd’hui, il parle de « mobilisation citoyenne » contre ce fléau. « Elle est nécessaire pour que nous puissions identifier ces engins et savoir où ils sont, car on n’a pas de recette miracle ». Il appelle en fait clairement à la dénonciation de ce type de véhicules « pour éviter les drames ».
L’élu rappelle d’ailleurs que les saisies sont fréquentes. L’an dernier, ce sont 80 quads non homologués et motocross qui ont été immobilisés dans le ressort de la circonscription de police de Roubaix. La municipalité mise sur la vidéoverbalisation pour accroître ce nombre en 2017. Reste quand même à la faire entrer en service : les panneaux qui avertissent la population de la possibilité d’être verbalisé via les caméras de vidéosurveillance n’ont toujours pas été installés.
Guillaume Delbar est clair : « Le parti pris de ne pas poursuivre ceux qui se livrent à des rodéos, au motif qu’il y a un risque d’émeute, je ne l’accepte pas ». D’après le maire de Roubaix, cela équivaut à « donner quitus à ces individus de continuer à faire n’importe quoi » et donc à « se résigner » à cette situation.
Pour autant, il n’imitera pas son voisin de Tourcoing Gérald Darmanin (LR), dont la police municipale a consigne de poursuivre à scooter les auteurs d’infractions commis avec des deux-roues ou des quads. Parce qu’il juge que ses propres policiers n’y sont pas prêts. « Entre la poursuite dangereuse et la totale impunité, il doit y avoir un juste milieu ».
En disant cela, Guillaume Delbar vise surtout la Police nationale puisqu’il souligne que « cela repose la question des effectifs de police dans le secteur ». Selon lui, c’est parce que les fonctionnaires sont trop peu nombreux qu’ils n’ont pas le temps d’accomplir ce genre de mission et d’assurer la tranquillité publique à Roubaix.
