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La petite ville de Chambéry connaît à son tour un afflux de migrants

Camp de migrants installé sur le campus sportif de l'Université Pantheon-Assas à Paris.

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Camp de migrants installé sur le campus sportif de l’Université Pantheon-Assas à Paris. / Patrick Kovarik/AFP

Ce sont des scènes que l’on a l’habitude de voir à Paris ou à Calais, mais pas dans les petites villes. À Chambéry, préfecture de la Savoie mais comptant moins de 60 000 habitants, deux campements de migrants se sont récemment installés.

Le premier, qui s’est créé en août près du centre-ville avec près de 25 exilés africains, en compte désormais près de deux fois plus, dont une quinzaine de jeunes et de mineurs. Situé en périphérie, le second, où venaient de s’installer quelques familles de l’est de l’Europe, a été démantelé jeudi 14 septembre par la police municipale.

« C’est la première fois qu’il y a des camps en Savoie »

« C’est la première fois qu’il y a des camps de migrants en Savoie, explique Yves Macquet, membre de Welcome Savoie et de Tous Migrants. Nous avons accompagné l’installation de ce camp car depuis la fermeture des places hivernales, fin juin, nous constations que des personnes dormaient dans la rue. Quand nous avons alerté les pouvoirs publics en juillet, ils ne nous ont pas crus. Désormais, ils reconnaissent qu’ils sont saturés mais rien ne bouge pour l’instant. »

Jointe par La Croix, la préfecture de Savoie invoque la « réserve électorale » du fait des sénatoriales le 24 septembre pour ne pas s’exprimer sur la question. L’association gestionnaire de la Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile (Pada) du département confirme cet afflux. « La situation est un peu critique carles arrivées augmentent à un rythme exponentiel depuis dix-huit mois, détaille Rémi Kossonogow, le directeur de cette association d’accueil des migrants, l’ADDCAES. Alors qu’en 2015 on avait moins de 200 arrivées annuelles, en 2016 ça a été 350 et cette année, si ça continue comme ça, on sera à 500, ce à quoi il faut rajouter une centaine d’enfants. »

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Pour expliquer cet afflux, les associations avancent plusieurs hypothèses. « Concernant les migrants africains, qui passent par la frontière italienne, la multiplication des contrôles a abouti à ce qu’ils passent par la montagne, via les cols et arrivent jusqu’ici », avance Yves Macquet, qui estime aussi que « les départements voisins, comme l’Isère, étant saturés, les migrants tentent de demander l’asile à Chambéry, qui est à 45 km de Grenoble ».

Des places d’hébergement déjà augmentées

C’est particulièrement le cas, semble-t-il concernant les mineurs isolés. D’autant que le 30 juin, le conseil départemental de l’Isère a annoncé qu’il suspendait sa mission de prise en charge des mineurs étrangers, ce qui, bien que cette décision ait été depuis retoquée par le Conseil d’État, semble avoir accéléré les arrivées à Chambéry. « En 2016, la Savoie a reçu 200 jeunes pour évaluer leur minorité, aujourd’hui, on est sur un rythme considérablement accéléré, avec une journée à 37 par exemple », précise Rémi Kossonogow.

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Enfin, le démantèlement d’un camp d’Albanais en Haute-Savoie pourrait aussi avoir eu des effets sur les arrivées de personnes de cette nationalité à Chambéry.

Cet afflux intervient alors que les capacités d’hébergement ont déjà augmenté significativement. « Aujourd’hui on compte environ 550 places dédiés aux demandeurs d’asile, soit moitié plus qu’il y a dix-huit mois », estime Rémi Kossonogow. Mais beaucoup de ces places, au moins la moitié comme celles des CAO sont faites pour héberger des migrants venus d’autres villes, comme Paris, elles ne sont donc pas accessibles pour les personnes qui se présentent localement. »

De plus, ajoute-t-il, « alors qu’avant la gestion de ces places était décidée localement, désormais, l’Ofii [NDLR : Office français de l’immigration et de l’intégration] les gère au niveau régional et, comme les autres départements sont eux aussi saturés, il est difficile de trouver une solution localement. »

Un rendez-vous est cependant pris en mairie pour lundi 18 septembre, selon Tous Migrants.

Nathalie Birchem

Source:: La petite ville de Chambéry connaît à son tour un afflux de migrants

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