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La brouille entre deux familles finit en coup de couteau mortel

Posted On 17 Oct 2017
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Il était bien là. Malgré ses occupations parisiennes eu égard au procès Merah (voir en pages 2 et3), Me Simon Cohen était bien devant la cour d’assises de Haute-Garonne hier après-midi, à Toulouse. En charge de la défense d’Ibrahim Ustun, accusé d’homicide involontaire, le ténor du barreau toulousain a d’ores et déjà donné un peu de fil à retordre à la cour. Par ses prises de parole, ses questions qui n’en sont pas et bien sûr, un phrasé qui fait toute sa singularité. «Vous n’y étiez pas !», lance-t-il au directeur d’enquête.

Tout l’intérêt étant de démontrer que oui, son client s’est senti «agressé» ce vendredi 21 novembre 2014. Il a donc sorti un couteau à crans d’arrêt de sa poche pour se défendre. Il était environ 13 heures devant le siège d’une association culturelle franco-turque située rue Émile-Baudot, dans le quartier de La Faourette, à Toulouse. Entre deux cérémonies, une bagarre a éclaté en présence de très nombreux témoins. Marius est mort juste après avoir été poignardé en plein cœur. Murat, son ami, a pour sa part essuyé quelques coups de lame, provoquant des blessures superficielles. «Je me suis senti menacé : ils venaient à trois sur moi», explique le trentenaire, livide, depuis le box des accusés. Car si le client de Me Cohen reconnaît les faits depuis son arrestation, la défense va s’attacher jusqu’à ce soir, moment attendu pour le délibéré, à les nuancer au regard d’une possible agressivité des victimes. Pourquoi ? Les débats s’attacheront à le préciser. Mais il ressort qu’Ibrahim Ustun se serait senti offensé lorsque Bas est venu le saluer entre deux offices religieux. Depuis quelques mois, leurs pères étaient en froid pour une histoire de chaises prêtées mais non rendues. «Pourtant, les deux familles se voyaient tous les vendredis et il n’y avait eu aucun incident depuis la première altercation», souligne le président de la cour, Guillaume Roussel. Mais ce jour-là, Bas fait la bise à Ibrahim Ustun qui s’est senti «nargué», selon le directeur d’enquête, au regard du conflit – ô combien futile – qui opposait leurs pères. Et tout s’est emballé devant des dizaines de témoins. «Plusieurs personnes venaient sur moi donc j’ai sorti mon couteau car j’ai eu peur», explique l’accusé. Pour certains, c’est lui qui s’est jeté sur Bas et Marius. Pour d’autres, il s’est juste défendu avec des gestes circulaires. Mais avec les conséquences terribles que l’on connaît. Il est certain que Me Mathieu Oudin, en charge de défendre les intérêts des parties civiles, souhaite avoir des réponses claires à donner à la famille de la victime. L’accusé encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.

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