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Interpellation à Aulnay : les policiers apportent leur version des faits

Posted On 06 Jan 2018
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Les images filmées de cette interpellation où l’on voit un policier frappant un mineur et brandissant son arme, ont fait le tour de la toile. Pourtant, la version des faits que décrit le rapport de police est tout autre et fait état de violences envers les forces de l’ordre.

Dans un contexte de tension entre les forces de l’ordre et les jeunes des quartiers défavorisés, les affrontements se passent aussi sir internet. Depuis lundi soir, une courte vidéo de 45 secondes montrant l’interpellation violente d’un mineur de 14 ans à Aulnay-sous-Bois par un policier en civil qui brandit son arme relance la polémique autour des violences policières. On y voit un agent de la brigade anticriminalité (BAC), à califourchon sur un jeune homme, le frapper, puis brandir son arme de service.

Une situation extrêmement tendue

Mais cette vidéo correspondrait à la fin de l’interpellation. Le rapport de police, que se sont procuré nos confrères du Parisien, fait état d’une situation de tension extrême et de violence envers le policier. L’équipage de la BAC repère un jeune homme sur un scooter, vraisemblablement impliqué dans des affaires de vol. Ils tentent de l’interpeller à la sortie d’un parking, mais le jeune homme casqué abandonne son scooter et s’enfuit à pied. Un agent de la BAC le poursuit. Alors qu’il arrive à ceinturer le fuyard, dans une rue réputée pour être un point de deal, celui-ci se débat et demande de l’aide à d’autres personnes postées au coin de la rue. Le policier est alors tiré par le bras et frappé au visage par plusieurs individus. C’est alors qu’arrive le frère du mineur au scooter, qui prend le policier par le col pendant qu’un autre le frappe de nouveau au visage. Le policier est mis à terre avant d’être frappé à coups de pied.

Une enquête est ouverte

Les autres membres de la BAC interviennent pour secourir leur collègue. Débordés, ils sortent leurs armes et l’un d’eux tir en l’air pour faire reculer le groupe d’agresseurs, toujours selon le rapport de police. Au sol, le policier parvient à maîtriser le conducteur du scooter et sort son arme pour éviter que les individus ne reviennent à la charge, comme on le voit dans la vidéo. Le policier, blessé à la tête et au poignet s’est vu prescrire 8 jours d’incapacité totale de travail.

Depuis, une information judiciaire a été ouverte. Cinq jeunes de 14 à 24 ans ont été mis en examen, a rapporté, jeudi, le Parquet de Bobigny. Deux d’entre eux ont été incarcérés pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique en réunion» et une troisième pour «refus de se soumettre à la prise d’empreintes». Le quatrième jeune homme est placé sous contrôle judiciaire. Le mineur de 14 ans et quant à lui en liberté surveillée.


Le récit glaçant des policiers de Champigny

Les deux policiers agressés pendant le réveillon à Champigny ont porté plainte pour violences aggravées. «Le Parisien» a pu consulter ces plaintes qui décrivent une nuit de violence.

«Je me suis protégée avec les mains et me suis roulée en boule, raconte Laurie, 25 ans. J’ai pris des coups au visage, au ventre et sur les jambes». Les deux policiers ont été pris à partie par un groupe de jeunes alors qu’ils venaient sécuriser un hangar. «Nous marchions de front lorsque j’ai reçu un violent coup dans le dos, porté par un objet en bois, sans doute un manche de pioche», précise le capitaine de police dans sa plainte. Les deux policiers tentent alors de fuir le groupe menaçant.

Alors que Laurie est rattrapée et tabassée, l’officier de 37 ans finit lui aussi à terre. Il reçoit un coup de poing au visage, tandis que «cinq ou six personnes extrêmement belliqueuses s’avancent vers moi», se souvient le policier qui signale avoir alors «sorti mon arme de service». Les assaillants abandonnent leur victime. L’officier de police a la vue brouillée. Il parvient à s’extraire de la zone dangereuse grâce à la lumière bleue des gyrophares qui le guide jusqu’à des collègues arrivés en renfort.

Ni lui, ni la gardienne de paix n’ont été en mesure d’identifier leurs agresseurs.

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