Clap de fin de carrière pour ce natif de Nancy qui a grandi à Deneuvre. Après avoir travaillé à la cristallerie de Baccarat dès l’âge de 16 ans et effectué son service militaire, il met le cap sur le sud, plus précisément Saint-Cyprien plage, près de Perpignan. Il y passe un CAP carreleur. Profession qu’il exerce quelques années avant de rejoindre la police municipale de Saint- Cyprien. « En 1983, je travaillais dans le bâtiment, la commune a voulu créer une police municipale. J’ai passé le concours et l’ai rejointe à sa création en 1984. »

Maître-chien

« Pendant dix ans, j’ai travaillé de nuit avec mon chien et un collègue. Nous n’étions pas armés, mais nous avions des chiens », explique celui qui fut le maître de Drakkar, son berger allemand policier. « J’ai suivi six mois de formation avec un vétérinaire pour l’éducation de ce chien. J’adore les bergers allemands : c’est très souple d’esprit. Ils sont faits pour la défense, l’attaque et aussi éduqués pour la recherche de personnes. Toute l’année, nous recherchions des personnes égarées, mais aussi des individus ayant commis des infractions. On pouvait aussi venir en renfort dans la journée pour des personnes égarées sur la plage. »

Inondations

A Saint-Cyprien, Gérald Bigarré connaît des situations très variées, comme lors des inondations, avec des personnes emportées dans leurs camping-cars. « De 7.500 habitants l’hiver, nous passions à 60.000 de juin à septembre. Ici, avec 20.000 habitants toute l’année, ce n’est pas le même travail. »

Depuis 1996 à Lunéville

« En mars 1996, je suis revenu en Lorraine pour me rapprocher de ma famille : ici, il n’y avait qu’un policier municipal, Jean-Claude Jacquemin, avec qui j’ai travaillé jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite deux ans plus tard. J’étais brigadier-chef principal. En 1996, j’ai passé le concours pour devenir chef de service de police municipale, l’équivalent d’un capitaine », explique celui qui porte les galons de capitaine sur son uniforme.

Le service de quatre personnes à l’origine est même monté à sept à une période, avant de retrouver son niveau antérieur.

Armé ou pas ?

« Être armé n’a rien changé. C’est une sécurité supplémentaire pour nous, comme le gilet pare-balles », explique celui qui a reçu l’autorisation de porter un 357 Magnum 38 spécial depuis trois semaines.

Ce qui lui manquera

« Le contact et la proximité avec le public, c’est quelque chose d’important dans notre métier. Quand je suis arrivé, il fallait nouer des liens, expliquer à la police nationale, nos missions, pour travailler ensemble. Et tout s’est très bien passé. »

Les moments difficiles

« Le plus dur est de verbaliser : on est obligé de le faire, mais ce n’est pas agréable, on se met à la place des gens. Le plus dur a aussi été de mettre en place la zone bleue, il a fallu le faire admettre aux gens. Puis, ils se sont rendu compte que c’était tout de même un stationnement gratuit. En même temps, a été instauré en vieille ville le stationnement autorisé uniquement sur des emplacements délimités. Avec les sapeurs-pompiers, on s’était rendu compte que leurs camions ne pouvaient pas passer partout en ville. C’était l’anarchie en matière de stationnement ! » Comme ses collègues, il est assermenté toute infraction au code de la route, au code de l’urbanisme et en matière de bruit.

Si c’était à refaire ?

« Je referais le même métier. Ce que je dis toujours aux jeunes en bac pro sécurité qui viennent ici en stage, il faut aimer le contact, la proximité et être loyal : ne pas commettre l’infraction pour laquelle on verbalise les personnes. Il faut respecter pour se faire respecter. »

Pour l’heure, il va savourer sa retraite avec son épouse, déjà en retraite, et en profiter pour rendre visite aux enfants et petits-enfants en région parisienne, Auvergne et Champagne Ardenne, jardiner, aller au champignon, faire du VTT et découvrir des villages pleins de charme…

C.S.-C.