Suivez nous sur nos autres médias :
SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Gendarme disparu à la Réunion : le mystère reste entier

Posted On 26 Sep 2017
By :
Comment: Off
Mathieu photographié quelques heures avant sa disparition./ Photo DDM
Mathieu photographié quelques heures avant sa disparition./ Photo DDM

Trois mois après la disparition de leur fils, 24 ans, à La Réunion, les parents de Mathieu n’ont de cesse de sillonner l’île à sa recherche. Blessé à la tête au cours d’une chute, il n’aurait plus tous ses esprits et errerait dans le massif du Maïdo. Plusieurs témoins disent l’avoir vu.

Trois mois après la disparition de son fils Mathieu, 24 ans, Delphine Caizergues est toujours dans le brouillard sur l’île de la Réunion. Avec quatre de ses proches, dont le père de Mathieu, elle sillonne le sud de l’île pour retrouver sa trace. «On a l’impression qu’il est partout. Les gens témoignent mais avec beaucoup de retard. Et nous ne parvenons pas à croiser sa piste. Seule certitude, c’est qu’il est vivant et qu’il se cache» expliquait-elle encore avant-hier soir après une nouvelle journée d’enquête sur les crêtes au-dessus de Saint Joseph. Mathieu, gendarme mobile en mission depuis mai dernier a disparu dans des conditions extravagantes le 23 juin en fin de journée. À ce moment-là, il achève une randonnée en montagne avec deux collègues. Il est décroché des deux autres marcheurs et il doit les rejoindre sur le parking au pied du pic de Maïdo. C’est ce qu’il leur dit au téléphone portable mais il n’arrivera jamais au parking. Un peu plus tôt, il a posté sur Snapchat une photo de lui, blessée au front et le regard dans le vague. Les jours suivants, cinquante gendarmes appuyés par des chiens et un hélicoptère, fouillent méthodiquement le secteur qui domine le cirque de Mafatte, escarpé et broussailleux. Mais aucune trace de Mathieu.

Le placement en garde à vue des deux autres marcheurs ne débouche sur rien de pertinent.

Il aurait répondu à son prénom

Fin juin, les proches de Mathieu ont tout laissé tomber à Montpellier pour chercher et tenter de comprendre ce qui a pu se passer lors de cette randonnée. En juillet, ils repartent avec le sentiment confus que Mathieu n’a pas fait une chute mortelle dans un ravin dans ce secteur. «Nous partageons la conviction des habitants du cirque de Mafatte qui n’ont détecté aucun signe confirmant la présence d’un cadavre dans le secteur. Les gendarmes poursuivent les investigations sur place et ailleurs sur l’île avec le même résultat : zéro information.

Jusqu’au 9 septembre dernier. Ce jour-là des pique-niqueurs apportent un saisissant témoignage. Ils sont persuadés d’avoir vu Mathieu, venu à leur rencontre pour demander de l’eau. «Ils l’ont formellement identifié. Et ils ont reconnu son accent. Et quand il est parti, ils l’ont appelé par son prénom et il s’est retourné» raconte la maman.

Quatre jours plus tard, avec quatre proches, elle est de retour sur l’île pour compléter l’enquête sur le terrain de la section de recherche de la Réunion. «Nous avons depuis recueilli d’autres témoignages qui permettent une localisation au sud de l’île. Notamment dans le secteur de Saint Joseph. «Nous sommes persuadés qu’il est perdu dans sa tête, qu’il se cache. J’ai le sentiment à travers divers témoignages qu’il a voyagé avec d’autres personnes. Et que maintenant il se déplace seul. Mais les témoignages que nous récoltons arrivent toujours trop tard. Il est déjà reparti. J’ai hâte de le croiser, de le retrouver» ajoute encore sa mère qui a engagé sur place un détective privé pour enquêter plus en profondeur et susciter des témoignages en temps réel. Pour qu’enfin, Mathieu revienne dans sa vraie vie.


En attendant l’analyse ADN

Les gendarmes de la Section de Recherche de Saint Denis qui conduisent les investigations sont en possession de matériels génétiques récupérés sur la bouteille que Mathieu a abandonnée sur place alors qu’il réclamait de l’eau auprès des pique-niqueurs. Ceux-ci lui ont finalement remis un bidon de 5 litres. «Je ne suis pas sûr que le résultat que nous attendons soit déterminant. Il a bien pu ramasser cette bouteille abandonnée sans boire au goulot» estime Delphine Caizergues. Sur place magistrats et gendarmes continuent de travailler sur tous les scénarios possibles. A priori, eux n’écartent pas catégoriquement l’hypothèse de la chute accidentelle

A propos de l'Auteur