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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Formation des policiers municipaux: 45heures pour porter un 9mm

Posted On 09 Oct 2017
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Les polices municipales sont de plus en plus nombreuses à s’armer. Roubaix, Hem, Tourcoing, Wattrelos adhèrent au processus. Pour cela une formation est dispensée. Elle est de 45 heures pour le port d’un pistolet semi-automatique 9 mm.

À Wattrelos, les agents de police municipale sont en attente de leur formation au port d’arme (Taser et revolver). Ceux de Hem portent déjà des revolvers.  Ph. archives C. LEFEBVRE

À Wattrelos, les agents de police municipale sont en attente de leur formation au port d’arme (Taser et revolver). Ceux de Hem portent déjà des revolvers. Ph. archives C. LEFEBVRE

Tout a changé en 2015 : VRAI

Les attentats de 2015 (Charlie Hebdo, Hyper casher, attaque d’une policière municipale, Bataclan…) ont bouleversé la donne. Le besoin de sécurité de la part des citoyens et l’état d’urgence ont provoqué une «  mutation de l’armement des polices municipales  », résume Olivier Degeorges, responsable du pôle de compétences Sécurité et Police municipale au Cnfpt, centre désigné pour former les agents municipaux à l’armement.

Depuis 2015, les préfets donnent systématiquement leur accord à une demande d’armement d’une police municipale et l’État a fortement encouragé cette évolution en mettant à disposition 4 000 revolvers pour les polices municipales qui voulaient s’armer.

Le Nord, première région à s’armer : FAUX

Le Nord a longtemps fait figure de « résistant ». Mais la tendance a changé : en 2015, on compta 6 promotions de formation d’une vingtaine d’agents nordistes, 20 promotions en 2016 et déjà 14 sessions depuis janvier 2017… «  C’est une région en phase de transition, analyse Olivier Degeorges. Ainsi, des villes comme Roubaix ou Tourcoing sont dans un armement en armes non létales.  » Alors que la tendance nationale est plutôt de passer directement à des revolvers ou semi-automatiques 9 mm (réservés avant 2016 à la police nationale). Sur notre secteur, la police intercommunale de Hem est armée (revolvers), celles de Wattrelos, Roubaix et Tourcoing en cours d’armement.

La formation à l’armement est dispensée par un seul et même acteur : VRAI

Il s’agit, depuis 2008, du Cnfpt, Centre national de la fonction publique territoriale. Cette formation se compose, en première partie, «  d’un module juridique de 12 heures, détaille Olivier Degeorges. Les agents y apprennent, entre autres, le cadre réglementaire de la légitime défense.  » Ce module théorique doit être validé pour passer à la session pratique. «  Celle-ci est variable selon l’arme, poursuit le responsable sécurité du Cnfpt. Ce sera 45 heures d’exercices pratiques pour un revolver ou pistolet semi-automatique, avec 300 cartouches tirées et l’évaluation par des moniteurs en maniement des armes. Pour le pistolet à impulsion électrique (Taser, ndlr), c’est 16 heures et 6 heures pour les lanceurs de balles de défense (Flashball, ndlr). À l’issue de cette formation, le Cnfpt émet un avis. S’il est positif, l’agent reçoit une autorisation de port d’arme.  » Il arrive que l’avis soit défavorable. Dans ce cas, «  il peut y avoir des procédures de reclassement  ». Ces formations sont prodiguées sur des infrastructures de tir existantes, souvent utilisées également par la police nationale et la gendarmerie (qui les utilisent elles aussi davantage depuis deux ans). Conséquence : une nécessité d’adaptation de la part du Cnfpt, qui se retrouve face à un engorgement des formations. «  Nous avons décidé de nous doter de nos propres infrastructures de tir.  »

Les policiers financent eux-mêmes leur formation au port d’arme : FAUX

Armer ou pas une police municipale relève du choix du maire. «  Un choix qui est compliqué pour l’élu et, en ce sens, les formations peuvent le rassurer. Une fois la décision prise, il est extrêmement rare qu’une ville fasse machine arrière et désarme une police municipale armée  », résume Olivier Degeorges. La démarche à engager est la suivante : l’élu adresse une demande d’armement de sa police municipale à la préfecture. Celle-ci, qui n’émet que des avis favorables à cette demande depuis 2015, transmet le dossier au Cnfpt, qui convoque, dans les mois qui suivent, les agents de police municipale de la ville à une formation. Lorsque les agents ont obtenu l’autorisation de port d’arme, de nouveaux entraînements sont programmés deux fois par an.

Côté financement, si la formation initiale des policiers municipaux (elle aussi délivrée par le Cnfpt) est possible grâce à une cotisation versée par l’ensemble des collectivités au Cnfpt pour toutes les formations des agents des collectivités territoriales, la formation à l’armement est financée par la collectivité qui la demande. La tarification varie selon les infrastructures ou personnels que la collectivité peut mettre à disposition du Cnfpt (stand de tir, moniteur…). Le coût peut s’élever, en l’absence de tout apport matériel de la part de la collectivité, à 1 100 € pour 10 jours de formation.

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