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En immersion avec la brigade en civil contre les incivilités

La brigade en civil en train de prendre des photos pour une enquête sur les déchets sauvages./ DDM Michel Viala
La brigade en civil en train de prendre des photos pour une enquête sur les déchets sauvages./ DDM Michel Viala

Depuis le début du mois de mars, la brigade en civil contre les incivilités dresse des contraventions contre les jeteurs de mégots ou de papiers. À côté de cela ils continuent à traquer les déchets sauvages.

À première vue, Patricia et Raymond semblent être de simples touristes en visite sur la place Esquirol. Rien dans leurs tenues ne laisse penser qu’ils sont des agents de la mairie, assermentés pour dresser des contraventions contre les incivilités.

En ce vendredi après-midi, ils déambulent dans la rue d’Alsace-Lorraine à la recherche de fautifs. «On a nos méthodes, explique Patricia. Nous ne pouvons pas tout dévoiler, mais il faut avoir les yeux partout. On remarque les comportements qui pourraient poser problème et on surveille discrètement». En cet après-midi, la majeure partie de leur activité se porte sur les déchets sauvages. Au détour d’une rue, devant un bureau d’architecte une poubelle laissée à l’abandon. Voyant deux personnes arrêtées devant le bureau, la secrétaire sort, Raymond lui explique qu’elle doit rentrer ses déchets, sous peine de sanction : «Nous commençons toujours par nous présenter, carte à l’appui. Nous indiquons que nous sommes des agents de la mairie assermentés. Les gens comprennent, s’il y a un problème, nous sommes en contact permanent avec la police municipale. Nous faisons beaucoup de prévention, si les gens ne sont pas récidivistes. Nous leur donnons un avertissement». Même constat un peu plus loin, ou après une enquête, ils trouvent le propriétaire de cartons abandonnés dans la rue, sur son balcon quelques mètres plus loin. Lui aussi s’en sortira avec un avertissement.

Une grosse partie du travail consiste à réprimander les commerçants qui sortent leurs cartons. Pour Raymond la méthode marche : «Depuis que la nouvelle municipalité est en place on s’en prend au portefeuille, et ça fonctionne. Les commerçants nous reconnaissent mais du coup ils font toujours plus attention».

Prévenir avant de punir

Pourtant bien à l’affût, les deux agents n’ont pas pris en flagrant délit un auteur des nouvelles incivilités sanctionnées depuis le mois de mars. Jeter un mégot, un papier ou une cannette dans les rues, uriner sur la voie publique, ne pas ramasser les déjections de son chien… ces gestes sont désormais sanctionnés de façon plus systématique. Patricia a déjà effectué ce genre de contravention : «Au début les gens étaient très étonnés. petit à petit le mot est en train de passer. Déjà on constate que les gens font plus attention, et en plus quand on interpelle certaines personnes ils sont au courant de notre existence. Ça pousse aussi les gens à faire attention». Comme avec les déchets, les agents en civil commencent par faire de la prévention, comme l’explique Patricia : «Cette semaine j’ai vu une femme qui ne ramassait pas les déjections de son chien, ou un jeune homme qui avait jeté son mégot par terre. Je leur ai dit que s’ils ne le faisaient pas, ils auraient une amende, ils se sont exécutés. Ceux qui ne le font pas sont sanctionnés». Le message est passé, et les pollueurs prévenus.


«De manière objective, la propreté de la ville s’améliore »

Emilion Esnault est élu à la métropole, en tant que vice-président à la propreté. Selon lui, la brigade civile des incivilités et les managers territoriaux ont montré leur efficacité : «La propreté de la ville s’améliore si on est objectif, aujourd’hui la ville est propre. Nous avons mis en place de nombreuses actions pour atteindre ce but. Les Toulousains, dans leur grande majorité, font les efforts nécessaires pour que la ville soit propre, et qu’elle le reste. Des gestes ont été adoptés alors qu’avant ils n’existaient pas. Quand on parlait des sacs pour ramasser les excréments de chiens il y a dix ans, on nous riait au nez. Aujourd’hui presque tout le monde le fait». Il constate aussi que quelques irréductibles commettent toujours des incivilités : «Certains restent coincés dans leur individualisme. C’est eux que nous sommes obligés de sanctionner pour qu’ils comprennent». Des récalcitrants qui compliquent le travail de la mairie : «Dès que nous identifions des déchets nous les retirons, mais nous ne pouvons pas être derrière chaque citoyen. Il y a une incompréhension du côté de ceux qui font des efforts. Ils ne comprennent pas que des saletés persistent. Mais nous constatons une amélioration». Sans profils particuliers, l’élu dénonce un manque d’éducation : «Les pollueurs peuvent être des jeunes ou des vieux de toutes les classes sociales. Je pense que ça ne leur viendrait pas à l’idée de jeter des papiers par terre chez eux».


Repères

Le chiffre : 450 €

la contravention> Maximum. Pour une incivilité, la contravention peut monter jusqu’à 450 € à l’appréciation du juge. Les procès-verbaux dressés par la police municipale sont automatiquement d’un montant de 68€.

Source:: En immersion avec la brigade en civil contre les incivilités

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