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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Dinan. 13 kg de cannabis retrouvés dans une voiture à la fourrière

Posted On 03 Fév 2018
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Gérard LEBAILLY.

En septembre, 13 kg de cannabis sont retrouvés dans le coffre d’une voiture mise à la fourrière. Le propriétaire a été condamné à 14 mois de prison, dont 4 avec sursis.

En 21 ans de barreau, Me Pineau se targue de n’avoir encore jamais vu s’engager une affaire comme celle d’hier. Il est vrai que l’histoire est singulière. En septembre, c’est la braderie de la rue de la Vierge de Grâce, à Paramé. Une Fiat punto blanche est correctement garée, mais elle gène par rapport à l’arrêté autorisant l’événement. Un 4X4 de la société Galivel est appelé, et doit remorquer le véhicule.

L’ADN a parlé

Pour cela, le dépanneur est obligé de desserrer le frein à main, donc de forcer la portière fermée à clé. À la fourrière, il dresse un inventaire des objets à bord, pour qu’il n’y ait pas de contestations ultérieures pour vol. Dans le coffre, il tombe sur un sac de sport noir… contenant 13,191 kg de résine de cannabis.

Normalement, proteste l’avocat, c’est comme un domicile : la possibilité de perquisitionner une voiture obéit à des règles strictes, avec un officier de policier judiciaire. Il réclame donc l’annulation pure et simple des poursuites. Ceci même si, par ailleurs, son client, un père de famille de 36 ans sera formellement identifié en novembre grâce à son ADN sur le volant et la fermeture du sac. En revanche, le véritable propriétaire du véhicule n’a pas pu être identifié.
Me Pineau n’obtient pas gain de cause, le procureur Leclerc lui opposant la notion de « loyauté de la preuve, non pas à la suite d’une recherche, mais d’une découverte fortuite ».

Les explications fournies aux enquêteurs puis à la barre par le prévenu font dire à son défenseur qu’il a « un droit au mensonge », malgré les éléments qui l’accusent. Au domicile de l’intéressé, on trouvera quelques olives de cannabis semblables à celles du sac, ainsi qu’un sachet contenant 13 g de cocaïne jeté précipitamment par la fenêtre en voyant la police arriver.

L’ombre de la mafia ?

L’homme initialement présenté en comparution immédiate le 17 novembre avait demandé un délai. Et chose plus surprenante, avait remercié les juges de l’envoyer en prison jusqu’à la nouvelle date du procès ! Pourquoi ? L’ombre de la mafia albanaise de Rennes.

Il raconte avoir été séduit par une très jolie jeune fille à qui il a confié les clés de son appartement. Elle en aurait profité pour cacher le fameux bagage dans une armoire. Impossible d’identifier la muse, qui, après diverses versions, s’appellerait Hélène. Et qui serait en fait un agent de la mafia albanaise.

Laquelle enverra peu de temps après plusieurs individus musclés, l’obligeant à convoyer les stupéfiants sous escorte jusqu’au fameux parking. Il aurait eu une dent cassée par un coup de poing, et reçu des menaces de mort contre ses enfants.

Autre version, on lui aurait fait comprendre qu’il pouvait aimer la belle à condition de continuer à être « la nourrice » du trafic.

L’argent saisi

Lui-même prétend ne plus toucher au cannabis, mais soigner des douleurs d’un accident grave à la cocaïne. Et il admet occasionnellement dépanner des amis en soirées festives. Il prétend être marchand forain, mais aucunes traces d’activités, même auprès des placiers. Son camion, soi-disant stationné à Aubervilliers, est introuvable.
Alors que son revenu serait de 1 000 € mensuel, on trouve un écran plat géant, 14 paires de chaussures de marque ainsi que 11 parfums de luxe. Et, dissimulés en trois endroits, quelque 2 660 €. « Pour qu’on ne me vole pas tout », explique-t-il, avec beaucoup de déférence.

En revanche, silence sur le flux de 20 000 € en un an constaté sur ses comptes.

Le tribunal suit (à quatre mois près) la demande du ministère public : 14 mois de prison, avec maintien en détention, dont 4 mois avec sursis mise à l’épreuve durant deux ans, et confiscation de l’argent saisi.

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