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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Des motos à la place des chevaux à la police municipale de Soissons

Des policiers municipaux vont changer de monture. Le maire l’a annoncé en janvier lors de ses vœux : « La brigade équestre est mise en stand-by », mais « pour conserver le lien de proximité qu’elle créait entre les Soissonnais et la police municipale, elle sera remplacée par une brigade motocycliste ». Cette décision n’a pas fait l’objet d’un vote en conseil municipal, mais « les motos sont en cours de commande », indique brièvement Alain Crémont. Nos autres questions sont restées sans réponse.

Des missions différentes

Selon le site de la municipalité, il s’agira de deux motos Yamaha 750 sérigraphiées. Les deux policiers affectés assureront des rondes et des patrouilles. Ils auront quatre missions prioritaires : « lutter contre l’insécurité routière (vitesse, alcool) et les chauffards dans Soissons, renforcer les équipes sur le terrain, contrôler les deux roues non homologués et assurer des actions de prévention routière au sein, notamment, des établissements scolaires ». L’atout de ce moyen de transport est d’être « rapide et passe-partout ».

Les deux engins en cours d’acquisition n’ont en revanche pas grand-chose en commun avec les chevaux de l’école de garde à cheval de Cuffies qui les ont précédés. Lors de la remise en place de sa brigade équestre, l’élu de la majorité délégué à la sécurité d’alors, Christophe Gautard, avait listé les avantages du cheval : sa hauteur permettant au cavalier de dominer la situation et de voir plus loin, et son côté apaisant, qui permet de nouer le contact avec la population plus facilement. La moto est bien plus basse, et ne fait pas le même effet : personne ne vient la caresser. « Ça ne va pas à la même vitesse, complète Franck Delattre (PS), conseiller municipal d’opposition. Si c’est juste les mêmes policiers municipaux qui font de la moto, je ne vois pas ce que ça apporte. C’est simplement un changement de véhicule ! ».

L’opposition regrette qu’il n’y ait pas eu de débat en conseil municipal

Le socialiste regrette qu’il n’y ait pas eu de débat ni d’information précise en conseil municipal sur le sujet car «  ce n’est pas une décision neutre », selon lui. Il s’interroge sur le fonctionnement, les coûts, l’éventuel recrutement… « Lors du débat d’orientation budgétaire, cela a été évoqué mais nous n’avons pas eu de chiffre. La brigade équestre, c’était un partenariat avec l’école de Cuffies. Là, ce sera directement municipal. On ne sait pas si cela s’accompagnera d’une hausse des effectifs et donc de la masse salariale de la mairieAlain Crémont a dit qu’il redéploierait le personnel mais je ne vois pas comment. »

Là où la brigade équestre avait un rôle de prévention, Franck Delattre note que « l’usage des motos sera complètement différent. Ce sera de la répression vis-à-vis des automobilistes. Je ne trouve pas nécessaire d’avoir plus d’instruments pour faire du contrôle routier. En termes de mobilisation financière, ce n’était pas une urgence ».

En termes d’écologie, le bilan carbone de deux motos n’est probablement pas le même que celui de deux chevaux.

 Rémi Havyarimana

LES FAITS

En 2014, le maire Alain Crémont avait recréé une brigade équestre, déjà active à la fin des années 90 et au début des années 2000.

Grâce à un partenariat avec l’école des garde à cheval de Cuffies, un élève et une policière municipale recrutée pour ce poste patrouillaient de temps en temps.

En août 2017, l’école de garde à cheval a cessé son activité à Cuffies, à la suite du décès de son fondateur et directeur Gilbert La Sala. Cela a entraîné la suppression de la brigade équestre.

 

  

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