Suivez nous sur nos autres médias :
SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

Des locataires «otages» du trafic de drogue dans leurs immeubles

Faits divers – Les Izards

Un escalier du 19 place des Faons entravé par une barrière de chantier. Cliché pris il y a quinze jours dans cet immeuble des Izards.
Un escalier du 19 place des Faons entravé par une barrière de chantier. Cliché pris il y a quinze jours dans cet immeuble des Izards.

Les trafiquants de drogue s’approprient les halls d’immeubles, quartier des Izards, à Toulouse, prenant en otage des locataires excédés contraints de subir la tyranie au quotidien.

Des escaliers entravés par des barrières de chantier, des locataires obligés de baisser les yeux face aux dealers qui squattent leur hall d’immeuble jour et nuit, une femme giflée parce qu’elle a fermé une fenêtre servant d’échappatoire lors de l’arrivée de la police…

Tous les jours, ou presque, les locataires des immeubles du 19 et 20 places des Faons, quartier des Izards, à Toulouse, haut-lieu du trafic de drogue, vivent un véritable calvaire. Terrés dans leur silence, ils subissent au quotidien la loi inique des trafiquants qui se sont littéralement appropriés les parties communes et les cages d’escalier. À l’entrée, sur des murs d’immeuble, ils affichent la couleur : «Menu du jour, shit, beuh, 5 à 10 € le gramme», horaires d’ouverture «7/7», et tarifs promotionnels en cas d’achats plus importants. Les vitres d’entrées sont tagués, certaines portes sont bloquées, les néons tamisés et peints en sombre. Dans cette ambiance feutrée, tout est fait pour accueillir la clientèle au grand dam des locataires qui ont tout juste le droit de dire pardon lorsqu’ils quittent leur domicile (quand ils en ont le droit), tête baissée. À s’excuser presque d’être chez eux. «Bienvenu dans le four (Sic)», peut-on lire sur un hall d’entrée. Le Four ? Un hall tout entier dévolu à la vente de produits stupéfiants, un point d’accueil tenu par les petites mains du trafic venus des quatre coins de la ville. Certains peuvent gagner jusqu’à 150 euros par jour. Une situation invivable pour ces habitants, véritables «otages» du trafic de drogue. Ils sont directement menacés par les dealers les enjoignant à garder le silence, leur interdisant tout contact avec la police, sous peine de représailles (lire ci-dessous). Toulouse Métropole Habitat, le bailleur social qui gère ces immeubles, reconnaît être confronté à d’importantes difficultés (lire ci-contre). Leurs efforts visant à améliorer l’habitat sont aussitôt anéantis par la force de frappe et l’organisation quasi militaire des trafiquants. Les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) multiplient les interventions chaque semaine. Mercredi, un dealer a été condamné par le tribunal correctionnel à 15 mois de prison ferme. Interpellé après un trafic de drogue au 19 place des Faons, il était en possession de 1 300€ issus du business. Au cours de cette opération, les policiers ont saisi 87 grammes de cocaïne, 453 grammes d’herbe de cannabis, 342 grammes de résine de cannabis et 7 grammes de MDMA, de la drogue de synthèse. Des saisis qui se répètent chaque semaine.

Source:: Des locataires «otages» du trafic de drogue dans leurs immeubles

A propos de l'Auteur