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Casse de Bessières : deux ans d’une incroyable traque

Posted On 01 Oct 2018
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Des moyens exceptionnels déployés par les gendarmes./ Photo DDM, archives, Thierry Bordas.
Des moyens exceptionnels déployés par les gendarmes./ Photo DDM, archives, Thierry Bordas.

Un tunnel de 30 mètres de long parfaitement consolidé pour piller 110 coffres-forts pour un butin de 2,5 M d’€ sans éveiller le moindre soupçon : très vite les gendarmes de la section de recherches de Toulouse acquièrent la certitude qu’ils ont affaire à une équipe de professionnels, chevronnés. Avec la destruction, en amont de deux centraux téléphoniques pour neutraliser les alarmes du Crédit Agricole de Bessières, les enquêteurs orientent leurs recherches vers des pros, des malfrats aguerris aux méthodes paramilitaires. Un premier recoupement issu des résultats sur l’analyse de la téléphonie cible des premiers noms. Les recherches sont orientées vers des individus déjà connus susceptibles de se trouver dans le secteur de Bessières entre les 15 et 18 mars 2014. Et ces résultats marquent déjà une première étape dans l’enquête. Les noms de Teso, Panic, «Vlad» le Polonais, Dominique Soulage, Cédric L. et bien d’autres apparaissent dans les fichiers. Le nom d’un ancien membre de l’équipe de Spaggiari ressort également mais cet homme est très vite écarté. Le 22 mai 2014, soit un mois et demi après le casse, l’enquête s’accélère après l’interpellation fortuite lors d’un banal contrôle routier à Cannes, d’Alix G., au volant d’une BMW volée. Il est accompagné de Panic, Soulage et de «Vlad». À l’intérieur, les policiers cannois découvrent un plan du réseau d’assainissement et du pluvial de la ville de Ramonville-Saint-Agne, près de Toulouse. Ces éléments sont directement communiqués aux enquêteurs de la section de recherches. Alix G. est alors écroué à la suite de ce contrôle et des surveillances discrètes sont mises en place autour du trio suspect dont les noms étaient déjà sortis suite à l’exploitation des données téléphoniques. Dès lors, d’importants moyens techniques et humains sont déployés pour suivre, surveiller et écouter tous les membres en relation avec le groupe des 3. Une cellule dédiée de 15 enquêteurs baptisée «Taupin 31», allusion au travail souterrain de ce petit animal, et des moyens de captation sonores exceptionnels effectués par des groupes spécialisés dont le GOS (groupe d’observation et de surveillance) sont déployés. Près de Tours, où vit Panic, les surveillances s’intensifient autour de cet homme qui utilise des brouilleurs de fréquence avec pour habitude de mettre en place des contre-filatures. Alors qu’il reçoit l’un des membres de la future équipe qui prépare le nouveau casse d’une banque à Reims, Panic livre par le menu les détails du casse de Bessières sans savoir, qu’à ce moment précis, les enquêteurs avaient sonorisé son domicile. L’équipe est logée et le 5 avril 2016, les enquêteurs opèrent un vaste coup de filet, à Toulouse, en région parisienne, près de Tours et en Champagne. Lors des perquisitions, 60 000€ en espèces, des munitions, un 357 Magnum, des revolvers, un fusil à pompe et un lot de bijoux, des montres de luxe. Dans l’appartement de «Vlad», des bijoux sont retrouvés dans des fausses cloisons ainsi qu’une bague au domicile de sa copine. Seuls quelques bijoux dont certains retrouvés près de Revel sont en lien avec le casse de Bessières. Un casse gravé dans les annales de la grande criminalité organisée en région toulousaine.

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