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Béziers / Justice : un an de prison pour du « caillassage récréatif »

Béziers : un an de prison pour du « caillassage récréatif »

Béziers : un an de prison pour du "caillassage récréatif"
Le jeune prévenu a écopé d’un an de prison.

VINCENT DAMOURETTE

Après avoir comparu devant le tribunal correctionnel de Béziers, le prévenu de 23 ans a été placé sous mandat de dépôt.

23 ans, un survêtement sombre et une capuche rouge repérée par les forces de l’ordre. Dans sa tenue intacte, un jeune homme était présenté, ce lundi, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Béziers. Ce week-end, il a été interpellé par des fonctionnaires de la Bac qui intervenaient à La Devèze après le caillassage d’une patrouille de police municipale.

Pris à partie par une quinzaine de jeunes

Appelés à la rescousse, les hommes de la police nationale, rapidement sur place, sont, eux aussi, pris à partie par une quinzaine de jeunes regroupés près de l’église Notre-Dame-de-la-Réconciliation. Les insultes sont lancées contre les hommes en uniforme, une pierre frappe la carrosserie d’un véhicule.

Armés de flash-ball, les policiers prennent position autour du lieu de culte où est interpellé, un suspect. Verre de vodka à la main, il s’agit du Biterrois à la capuche rouge dont le signalement avait été donné par la municipale. « Après le passage des agents municipaux, la même scène se produit, et il réitère », déplore un avocat des parties civiles. « Pourquoi plusieurs policiers vous reconnaissent-ils ? », questionne Sylvie Duez, présidente du Tribunal. « Il faisait sombre, je ne sais pas comment ils auraient pu me reconnaître. J’ai insulté certes, mais je n’ai pas lancé de pierre. Ils m’ont reconnu, parce qu’ils m’ont attrapé », avance le jeune homme.

La banalisation du « caillassage récréatif »

« Non, ils vous ont attrapé parce qu’ils vous ont reconnu », corrige la magistrate. Yvon Calvet, procureur de la République relève la concordance des témoignages des policiers nationaux et municipaux confondus. Tour à tour les trois avocats des forces de l’ordre portent le fer. Me Caroline Fournier fustige la banalisation « d’un caillassage récréatif », à La Devèze.

Dans le prétoire, la formule fait florès. Elle est reprise par son collègue qui, dates à l’appui, affirme avoir relevé sur la toile un véritable « listing » de caillassages dans la cité de Riquet. Il réfute toute dimension politique à ces actes alors que le contexte est particulièrement tendu notamment en banlieue parisienne.

Pourtant, « à Béziers, ces jeunes sont peut-être plus vindicatifs à l’égard de la police municipale », pèse Me Gaucelm Desbruères pour la défense. Il poursuit : « à l’arrivée de la Bac, ils ont tous détalé comme des lapins. Sauf lui car il ne pensait pas être en infraction. Il fallait un coupable. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas couru qu’il doit payer pour les autres… »

Protestation dans la salle

Reconnu coupable, le prévenu a été condamné à un an de prison avec mandat de dépôt. La constitution de partie civile acceptée, il devra régler à chaque victime 500 € de préjudice moral et 500 € de frais juridiques. Au fond de la salle d’audience, à l’énoncé du délibéré, les soutiens du prévenu ont exprimé leur mécontentement. L’un deux, qui a élevé la voix devant la présidente, devra à son tour s’expliquer devant la justice…

Source:: Béziers / Justice : un an de prison pour du « caillassage récréatif »

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