Les services de la mairie de Besançon les ont prévenus par courrier il y a deux semaines. Les caravanes de Jérôme et Alban doivent être évacuées. S’ils ne trouvent pas de solutions d’ici là, elles seront enlevées dès samedi au plus tard. Les deux hommes ne savent pas quoi faire et sont désarmés. « Cela fait des années que nous sommes à la rue », lancent-ils dépités.

« Nous avions enfin trouvé un toit pour nous abriter. Aujourd’hui, c’est le coup de massue. Ils vont nous enlever notre maison si nous ne trouvons pas un autre lieu. Nous les avions reculées au fond du parking, avec l’aide d’amis, pensant que cela ne gênerait plus personne. Apparemment, cela ne suffit pas. » Alban, 27 ans, menace de s’immoler au centre-ville de Besançon s’il est à nouveau expulsé et s’il perd sa caravane.

« On fait tache dans le paysage »

« Je n’en peux plus », s’écrie-t-il. « C’est mon foyer. Mais ça gêne. On fait tache dans le paysage. Ils nous expliquent qu’il faut de la place pour le trail des Forts et pour les forains de la foire comtoise qui arrivent dès lundi. Franchement, on se moque de qui ? Ça va servir à quoi de nous dégager ? A mettre trois ou quatre voitures d’officiels ? J’ai retrouvé un travail. Comment je vais faire si je perds tout ? Où vont aller les chiens si nous sommes contraints d’aller dans des abris de nuit ? »

La Direction générale des services de la mairie de Besançon est formelle : « Ils n’ont pas le droit de stationner sur cet espace public. Jusqu’à présent, nous tolérions ce fait. Mais il nous faut désormais aménager le terrain, dès ce samedi. Il y a une ordonnance du juge. Ils doivent partir. Nous n’avons pas vocation à loger des gens en situation illégale. »

Plus loin, Jean-Pascal Reyes, le directeur de la police municipale, analyse la situation avec ses hommes. « Nous allons discuter avec eux pour leur faire comprendre qu’ils ont plutôt intérêt à s’établir ailleurs. Ils ont trouvé des amis pour tracter leurs caravanes plus loin sur ce parking. Je pense que ces mêmes personnes peuvent à nouveau les aider. »

La mairie, de son côté, assure qu’un échange s’engage avec eux ce vendredi pour éviter que leurs abris ne terminent à la fourrière. Si tant est que la municipalité leur indique un autre endroit où ils puissent s’ancrer sans encourir les foudres administratives.

Paul-Henri PIOTROWSKY