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Besançon fête de la musique : le SNPM interpelle

Posted On 20 Juin 2017
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Chargés de sécuriser la Fête de la musique à Besançon, les policiers municipaux demandent à être armés

Par Dimitri Imbert, France Bleu BesançonMardi 20 juin 2017 à 17:13

Pour le Syndicat national des policiers municipaux, qui écrit une lettre ouverte au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, "il devient dangereux d'expser des fonctionnaires sans moyens de défense."
Pour le Syndicat national des policiers municipaux, qui écrit une lettre ouverte au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, « il devient dangereux d’expser des fonctionnaires sans moyens de défense. » © Maxppp – /NCY

Ça râle sec dans les rangs des policiers municipaux bisontins. Il leur est demandé de participer au dispositif de sécurité de la Fête de la musique. Les policiers, qui ne sont dotés que de tasers, estiment ne pas être suffisamment armés pour faire face à une attaque terroriste.

Taser (mais pas pour les stagiaires et les fonctionnaires en attente de formation), bâton télescopique et bombe lacrymogène : à Besançon, voilà l’armement des policiers municipaux. Insuffisant pour ces derniers à qui il est demandé de participer au dispositif de sécurité exceptionnel mis en place cette année pour la Fête de la musique avec blocs en béton, centre-ville interdit aux voitures, et contrôles serrés aux différents points d’entrée. Le Syndicat national des policiers municipaux (SNPM) vient d’écrire une lettre ouverte au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, pour lui demander de revenir sur sa décision et d’armer sa police municipale.

S’il arrive un terroriste, je vais faire quoi avec mon taser ? » Daniel Rozzi, délégué du Syndicat national des policiers municipaux à Besançon

« On va participer à un service de sécurité anti-terroriste », explique Daniel Rozzi, policier municipal depuis six ans à Besançon et délégué du SNPM. « C’est dangereux, Etat, mairie, préfecture, tout le monde s’accorde à le dire. Mais nous, qui serons là en permanence sur des postes fixes jusqu’à 3 heures du matin (une trentaine d’agents, ndlr), nous ne serons pas armés et donc pas capables de nous défendre. Nous n’avons pas d’arme à feu, alors que nous la réclamons depuis trois ans. S’il arrive un terroriste, je vais faire quoi avec mon taser ? Je ne sais pas comment je vais l’empêcher de passer. »

"Nous n'avons pas d'arme à feu alors que nous la réclamons depuis trois ans" explique Daniel Rozzi, délégué du Syndicat national des policiers municipaux à Besançon. - Radio France
« Nous n’avons pas d’arme à feu alors que nous la réclamons depuis trois ans » explique Daniel Rozzi, délégué du Syndicat national des policiers municipaux à Besançon. © Radio France – Dimitri Imbert

Autre point soulevé par le Syndicat, la situation paradoxale des municipaux au regard de la loi. « Nous n’avons pas le droit de fouiller les sacs, nous pouvons juste demander aux gens de jeter un oeil dedans, détaille encore Daniel Rozzi. Si la personne refuse, je n’ai aucun moyen légal de l’y obliger. Je ne peux pas demander non plus une pièce d’identité sans infraction commise au préalable, seuls les policiers nationaux sont habilités à le faire. » Selon le SNPM, il faut donc donner aux policiers les moyens d’exécuter leur mission convenablement et en toute sécurité.

Ces moyens, ils les ont, assurait ce mardi matin sur notre antenne Delphine Clerc, la directrice adjointe du service sécurité tranquillité publique de la ville de Besançon : « C’est vrai, ils n’ont pas l’arme létale que certains revendiquent, les élus ont tranché à plusieurs reprises sur ce sujet. En revanche leur équipement individuel, gilet pare-balles, taser et bombe lacrymogène leur permet de faire face. Le risque zéro n’existe pas et les policiers municipaux ont bien présents à l’esprit les risques encourus. »

De son côté le maire de Besançon Jean Louis Fousseret rappelle que le conseil municipal a voté contre l’armement des municipaux et qu’il veut continuer à développer la complémentarité avec la police nationale.

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