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À Nice, une vingtaine d’écoles se dotent d’un policier à l’intérieur de l’établissement

 

À Nice, une vingtaine d'écoles sur 154 se dotent d'un policier à l'intérieur de l'établissement
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La majorité des écoles de Nice ont refusé la présence continue d’un policier municipal non armé à l’intérieur de l’établissement en réponse à la menace terroriste, mais l’expérience, va se poursuivre. Les syndicats parlent de «flop».

Gestion des entrées et des sorties, participation au plan de mise en sécurité, lutte anti-terroriste secourisme tactique… Pendant neuf jours avant Noël, des policiers municipaux niçois ont été formés sur une nouvelle mission: assurer une présence à l’intérieur des établissements scolaires. Déjà expérimenté dans plusieurs établissements, le dispositif va se poursuivre et s’étendre à 18 établissements supplémentaires en janvier.

Un chiffre faible au regard des 154 écoles dans lesquelles la mesure a été mise à l’ordre du jour. Mais la municipalité a recherché le plus large consensus possible. Pour que le projet voit le jour dans un établissement, l’unanimité des parents élus et enseignants siégeant dans ces conseils était requise. À noter que 13 établissements ne se sont pas encore prononcés. La mairie se félicite tout de même de ce chiffre, «significatif et important quand on considère qu’il y avait des oppositions de principe de certaines fédérations de parents d’élèves (la FCPE, ndlr)».

«Ça participe de la sécurité générale»

«C’est plutôt un gros flop», a réagi de son côté la FCPE, qui avait dénoncé une mesure «inutile et coûteuse» et la «surenchère sécuritaire» du maire Christian Estrosi, avec les syndicats d’enseignants SNUIPP, CGT Education et le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM).

«Ce n’est pas d’un policier dont on a besoin mais d’infirmières, d’intervenants en langues, en art, d’animateurs supplémentaires sur les temps de cantine, il y a plein de possibilités.»

Céline Vaillant, présidente départementale de la FCPE

«Pour nous, si la mairie a des moyens pour payer des personnels supplémentaires dans les écoles, on peut discuter et selon nos constats, ce n’est pas d’un policier dont on a besoin mais d’infirmières, d’intervenants en langues, en art, d’animateurs supplémentaires sur les temps de cantine, il y a plein de possibilités», abonde Céline Vaillant, présidente départementale de la FCPE.

«Les missions du policier sont orientées vers la sécurisation de l’école et le contrôle des adultes y pénétrant, pas des enfants, c’est donc plutôt positif. Si les conseils d’école avaient été mieux informés, ça aurait eu plus de succès», regrette de son côté son homologue de la Peep, Patrick Daudé.

Présentée comme «plus que jamais nécessaire» par Christian Estrosi (LR) quelques mois après l’attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais, le dispositif avait été accompagné de l’embauche de 30% de personnel supplémentaire dans la police municipale niçoise, déjà l’une des plus nombreuses de France. Cet accroissement de personnel, dont le coût chiffré à 4 millions d’euros par an, permet notamment de faire des patrouilles autour des écoles: «Ça participe de la sécurité générale», défend la mairie qui a accentué sa réponse sécuritaire après l’attentat, sur le conseil d’un cabinet israélien.

Le dispositif avait d’abord été testé dans des établissements pilotes. Dans l’un de ces groupes scolaires, la maternelle a décidé de poursuivre l’expérimentation, mais pas l’élémentaire. À l’inverse, des parents opposés au dispositif ont aussi changé d’avis, comme Florent Burrer, adhérent FCPE qui y a finalement vu une aubaine pour la maternelle de son fils: «Ce n’est pas l’histoire qu’il soit policier ou pas. A partir du moment où on m’explique qu’il va faire les entrées et les sorties, s’assurer qu’il n’y ait pas de portes à réparer, pas de vitres cassées, on peut pas dire non. On m’aurait proposé une assistante maternelle, j’aurais dit ‘oui’!»

Christian Estrosi souhaitait à l’origine que les policiers puissent conserver leur arme de service au sein de l’établissement. Mais le feu vert de l’Education nationale n’est pas venu, malgré le changement de ministre et l’élection en 2017 d’Emmanuel Macron. Au final, ce sont donc des ASVP (agents de surveillance de la voie publique) de toute façon non armés qui seront affectés aux écoles demandeuses.

En France, la seule initiative comparable à celle de Nice est celle voulue en 2004 par l’ancien président Nicolas Sarkozy pour un collège des Hauts-de-Seine, à l’époque où il était ministre de l’Intérieur. Face à l’hostilité des enseignants, il avait renoncé.

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