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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

83 – SANARY Policiers municipaux désarmés : le Maire se justifie

Le torchon brûle entre les Policiers Municipaux de Sanary et le Maire de leur commune. Au point que ce dernier, il y a peu, a pris une décision plutôt rare, celle de désarmer ses agents pour leur signifier son mécontentement à leur égard. Une décision dont Ferdinand Bernhard, Maire de la commune et Conseiller départemental du Var se justifie au nom de l’intérêt de ses administrés

A l’orée d’une nouvelle saison estivale la Ville de Sanary fait beaucoup parler d’elle. Non seulement dans l’ouest varois mais aussi dans le reste de l’hexagone. Mais non pour la programmation de la foule de manifestations destinées à booster le tourisme, ni pour les vedettes attendues et encore moins pour les soirées nocturnes qui en font pourtant l’un des rendez-vous incontournables des vacanciers de juin à septembre.

Muselés par leur devoir de réserve

La raison est toute ailleurs, rue Schumann, où un joli bâtiment blanc abrite la dizaine et quelque d’une dizaine de Policiers Municipaux. Des agents qui aimeraient sans doute parler mais en sont empêchés en raison de leur devoir de réserve. Sans doute, s’ils n’étaient pas muselés par leur statut de fonctionnaire, diraient-ils qu’ils ne sont pas contents eux non plus, incompris peut-être, soupçonnés injustement… On peut tout imaginer comme réponse muette à des questions précises.

La mise au point du Maire

A quelques encablures de là, dans son bureau d’où la vue donne sur le superbe port de Sanary, Ferdinand Bernhard, Maire de la Ville depuis des lustres, Conseiller Général (et départemental à présent) depuis des lustres, est mécontent lui aussi. Et surtout étonné. Etonné que des Medias de Paris lui posent mille questions pour expliquer comment il a eu l’idée de désarmer ses Policiers Municipaux qui, pourtant bon an, mal an, sont présents dans la cité…

« Ils doivent respecter les Arrêtés du Maire »

« Une bonne fois pour toutes, mettons les choses au point » explique-t-il, ajoutant « De la Police Municipale, je n’attends qu’une seule chose, qu’elle s’occupe de ce qui préoccupe les habitants de la commune et, par conséquent, de ce qui préoccupe leur Maire. Ces préoccupations sont, dans l’ordre, le bruit, le stationnement et la propreté. Donc, ce que je veux, c’est que la Police Municipale respecte à la lettre les Arrêtés du Maire ».

« Je veux qu’ils soient davantage présents sur le terrain »

Le Maire poursuit : « Or, depuis des mois, je n’arrive pas à obtenir que le travail le plus élémentaire soit effectué. Que les Policiers Municipaux comprennent bien qu’ils sont Policiers. C’est pourquoi, je leur ai retiré leur armement (matraque, bombe lacrymogène) mais leur ai laissé le gilet pare-balle imposé à la demande de l’Etat. Je leur ai demandé également à ce qu’ils circulent individuellement, à pied, à vélo, à moto et en voiture, afin de démultiplier leur présence sur le territoire, ce qu’ils refusent mais est pourtant dans l’intérêt de la population ».

Ferdinand Bernhard apporte ensuite un exemple à son réquisitoire : « Un jour j’ai demandé que soient verbalisées deux voitures stationnées en zone piétonne. La Police Municipale a répondu qu’elle avait d’autres priorités, telle qu’une intervention auprès d’un homme pris de boisson ».

Vous vous en prenez aussi au Préfet
« C’est vrai. Lors d’une réunion d’un Conseil Municipal j’ai été amené à demander à la Police Municipale de faire évacuer de la salle deux opposants qui manifestement troublaient la sérénité des débats. Au lieu d’obéir, les agents municipaux ont alors préféré consulter leur syndicat et ont refusé d’exécuter l’ordre que je leur avais donné. J’en ai référé aussitôt au Préfet qui n’a pas donné suite. J’ai porté plainte parce que je considère qu’il n’avait pas à prendre cette décision n’ayant pas été présent sur les lieux pour constater s’il y avait oui ou non trouble à l’ordre public. Je maintiens que ce trouble existait bel et bien ce soir-là »

Votre intervention était-elle légale ?
« Les pouvoirs de Police donnés au Maire m’autorisaient à demander l’expulsion des conseillers municipaux perturbateurs. Quant à la légalité de ma décision, contestée par le Préfet sous prétexte qu’il n’y a pas eu de trouble à l’ordre public, c’est le Conseil d’Etat qui aura à en juger. Pour ce qui me concerne, j’estime que j’ai le droit d’exiger des Policiers Municipaux qu’ils fassent le travail que je leur demande de faire, je dis aussi que le Préfet n’a pas à apprécier ce qui est ou n’est pas un trouble à l’ordre public »

Votre décision est-elle maintenue?
« Mais bien évidemment ».

, le 18 mai 2015

source : http://www.ouest-var.net/actualite/sanary-vie-de-la-cite-policiers-municipaux-desarmes-le-maire-se-justifie-10376.html

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