57 – Les automobilistes plus légers sur l’accélérateur au centre-ville de Thionville
La répression et les aménagements réalisés au centre-ville de Thionville après les drames de 2014 et 2015 semblent porter leurs fruits. La police n’y relève plus d’excès de vitesse en rafale. Les automobilistes ont levé le pied.
Tout n’est pas encore parfait, il reste des irascibles, mais le nombre d’excès de vitesse sur les principaux axes du centre-ville a chuté. Les conducteurs font davantage attention au compteur et aux piétons. Photo Philippe NEU.
L’indicateur du panneau pédagogique clignote au passage des voitures et affiche 28 km/h, puis 31 km/h et enfin 18 km/h à l’entrée du boulevard Foch à Thionville. Le début de la zone 30 se trouve un peu plus loin, au carrefour situé à hauteur de la place de la Liberté. Et ce n’est pas la présence du commissariat de police qui incite les conducteurs à y aller doucement sur la pédale d’accélérateur puisque quelques mois plus tôt, au même endroit, les voitures et les bus filaient beaucoup plus vite. Il est rare de constater une vitesse supérieure à 40 km/h.
Pourtant, le centre de Thionville part de loin en matière de sécurité routière. Deux accidents mortels survenus en septembre 2014 puis décembre 2015, ajoutés à une succession d’accidents impliquant des piétons, avaient amené une réaction forte des autorités locales. Les contrôles de police s’étaient intensifiés et les PV ont plu pour sanctionner les excès de vitesse. Une brigade de la police municipale a d’ailleurs été spécifiquement affectée à la surveillance routière, le maire d’alors, Anne Grommerch, ayant décrété une politique de « tolérance zéro », bien décidée à faire baisser la vitesse en ville.
Cinq mois plus tard, le pari semble gagné au prix d’une présence policière ciblée mais aussi d’aménagements des infrastructures routières (suppression des couloirs de bus avenue Foch, radars pédagogiques et refuges piétons sur les voies). Il y a davantage de sécurité dans des secteurs de forte cohabitation entre les piétons et les automobilistes. La police ne dresse quasiment plus de PV d’excès de vitesse au centre. « Il y en a, mais principalement en soirée, constate le directeur de la police municipale, Laurent Cavalieri. Mais il y a eu un changement. Avant c’était 70, 85 devant Notre-Dame, voire 90 ! »
Ces bons chiffres incitent Pierre Cuny, le nouveau maire, à surtout… persévérer. L’amélioration des comportements, il la ressent. Mais il a surtout dans le viseur le plan de réaménagement de tout le secteur de la place de la Liberté. On n’y circulera plus de la même façon. D’ailleurs, on n’y vivra plus de la même façon non plus.
Ce projet est directement lié à la volonté municipale de repeupler le centre-ville. « Il faut que cela redevienne un lieu d’habitation, précise Pierre Cuny. Que des gens y habitent et y consomment. Mais il faut aussi donner du temps au temps ». Façon de dire que ces transformations en profondeur auront des effets à long terme.
De toute façon, avec cent kilomètres de voiries, la sécurité routière est un éternel recommencement. Pour preuve, Pierre Cuny compte relancer le dossier des pistes cyclables. « Nous allons remettre à plat les modes de déplacement doux », annonce-t-il. Pas question de tracer de nouvelles bandes cyclables qui longent les portes d’immeubles sur les trottoirs. « Il faut une logique et que ce soit sécurisé », explique-t-il. Autrement dit, de véritables pistes, pensées dès la réalisation de travaux sur les axes de circulation. Il existe quelques tronçons, mais globalement tout reste à faire dans ce domaine à Thionville.
Repenser les modes de déplacement doux sur tout le ban communal
Olivier SIMON.
source : http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-thionville-hayange/2016/05/05/les-automobilistes-plus-legers-sur-l-accelerateur