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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

42 – ST-ÉTIENNE. Les dealers avaient pignon sur rue et recevaient jusqu’à cent clients par jour

Trafic. Ils avaient transformé la rue Jules-Ledin en marché de la drogue. Cannabis et cocaïne à la demande entre 11 heures et tard le soir. La brigade des stupéfiants a envoyé les trois principaux revendeurs en prison.

C’est au 18 de la rue Jules-Ledin que se trouvait le local qui a, depuis, été barricadé.

C’est au 18 de la rue Jules-Ledin que se trouvait le local qui a, depuis, été barricadé.

C’est au 18 de la rue Jules-Ledin que se trouvait local qui a, depuis, été barricadé
C’est au 18 de la rue Jules-Ledin que se trouvait local qui a, depuis, été barricadé

Les policiers ont déboulé d’un camion, harnachés pour l’assaut. Ils ont fondu sur les quatre suspects, en plein après-midi, la semaine dernière. Ils ne leur ont pas laissé le temps de réagir.

N’importe comment, les quatre hommes agissaient comme si rien ne pouvait leur arriver, comme si la rue Jules-Ledin, pratiquement au centre de Saint-Étienne, leur appartenait, comme si elle était à la disposition de leur trafic de cannabis et de cocaïne.

Le chef, l’adjoint, l’homme à tout faire, la nourrice

« Ils étaient présomptueux », confirme le commissaire Fanélie Raverot, chef de la Sûreté de la Loire. Ils avaient même investi les locaux d’une association d’entraide pour les jeunes. « Ils se sont approprié les lieux. Le gérant a été mis de côté. Ils recevaient leurs clients à l’intérieur mais remettaient les produits dans la rue. »

Le trafic durait depuis le printemps et les dealers de la rue Jules-Ledin ont reçu jusqu’à cent clients par jour. « C’est important, quand on arrive à ce chiffre », a commenté le commissaire Raverot. Ouverture du marché de la dope à 11 heures, jusqu’à tard dans la nuit.

Les riverains en avaient marre de tout ce trafic, du bruit, du sentiment d’insécurité.

La brigade des stupéfiants a planché sur le sujet, multiplié les planques. Elle a aussi exploité les images des caméras de vidéo-surveillance de la ville. « Ce qui a permis d’établir le rôle de chacun », commente Fanélie Raverot.

Il y avait le chef, son adjoint, un vendeur-rabatteur-homme à tout faire, et la personne qui « hébergeait » la drogue, la « nourrice », selon le jargon.

Les policiers ont attendu qu’ils soient tous les quatre dans le local associatif pour débouler, à quarante, avec la section de recherche, la brigade anti-criminalité, des chiens de la police et de la gendarmerie.

Du coup, les interpellations se sont déroulées sans faire un pli.

Les perquisitions ont permis de retrouver 700 grammes de cannabis, 60 de cocaïne et 12 000 euros en espèces. Une moto avait été acquise avec le produit des ventes de stupéfiants, et 11 000 euros ont aussi été saisis sur un compte bancaire.

Les suspects sont des Stéphanois, des trentenaires, « connus pour des faits similaires, et d’autres », selon les services de police. Des gens pas très bavards.

Présentés au parquet, trois d’entre eux ont été emprisonnés en attendant leur procès. La « nourrice » a été placée sous contrôle judiciaire. Deux clients ont été aussi arrêtés, remis en liberté en attendant la suite de l’enquête.

Cette affaire ressemble un peu à celle de la rue Michel-Servet, toujours à Saint-Étienne. Elle est du même style, à peine moins importante : « Des dealers s’installent à un endroit, en maîtrisent la périphérie. »

Les policiers savent aussi que la nature a horreur du vide. Que d’autres peuvent vouloir la place. Fanélie Raverot : « Chaque fois que l’on démantèle un réseau, on fournit des patrouilles, on travaille avec la police municipale, on envoie la brigade anticriminalité pour éviter une reprise par les malfaiteurs. Derrière, il y a tout un travail de voie publique pour que le succès soit total. »

Chaque fois que l’on démantèle un réseau, on fournit des patrouilles, on travaille avec la police municipale, on envoie la brigade anti-criminalité pour éviter une reprise par les malfaiteurs.

Le commissaire Fanélie Raverot

Jean-Yves Moulin

 

 

 

source : http://www.leprogres.fr/faits-divers/2015/10/13/les-dealers-avaient-pignon-sur-rue-et-recevaient-jusqu-a-cent-clients-par-jour

 

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