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4 ans requis contre le détenteur de vidéos de Daesh

Posted On 09 Sep 2017
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Pour juger de la détention et de la diffusion de vidéos de l’Etat islamique par un Agenais de 40 ans, auteur présumé des coups de couteau sur un agriculteur en juin dernier, le tribunal se laisse du temps. La décision sera rendue le 11 octobre.

Présidé par Ludovic Pilling, le tribunal correctionnel a fait le choix de renvoyer sa décision au 11octobre prochain. À cette date, Kamal Belbakkal, 41 ans, aura une première réponse de la justice sur les agissements dont il est soupçonné. Que lui est-il reproché? Cet Agenais père de deux enfants est soupçonné d’avoir détenu puis diffusé par une application permettant de le faire des vidéos de propagande de Daesh. Les soupçons le concernant ne sont pas l’aboutissement des investigations des services spécialisés. Au contraire, c’est l’intéressé lui-même qui, par ses propos, a déclenché les questions des gendarmes et des services en question. Le 26 avril 2016, il se retrouve devant les gendarmes pour s’expliquer sur son éventuelle participation à une escroquerie à la carte bancaire. À l’issue de son audition, il évoque le Bataclan, les responsabilités du gouvernement en place, les bombardements en Syrie. Le jour même, une perquisition est menée à son domicile de Pont-du-Casse. Quatre téléphones et un ordinateur sont saisis. Il est décrit comme «très loquace» par les gendarmes quand il évoque Daesh. Des vidéos apparaissent. Décapitations, exécutions, scènes de combat. Il ne nie pas avoir été en possession de ces téléchargements, mais nie avoir «voulu commettre un acte violent» et conteste avoir fait l’apologie du terrorisme. Son avocate, Me Céline Pascal, le suit sur ce chemin. «Il n’est pas l’auteur de ces enregistrements. Aujourd’hui, tout le monde a accès à ces vidéos. Pour lui, c’est un moyen de parfaire sa culture, d’améliorer ses connaissances.» Kamal Belbakkal est musulman. À ce titre, il dit aussi avoir voulu comprendre. «C’est ma religion, j’ai le droit d’essayer de comprendre ce qu’il en est. Je suis contre ces violences.» Il est opposé aussi aux bombardements «américains et français» en Syrie, pays qu’il veut rejoindre, dit-il aux gendarmes. «C’est horrible, tout ça est horrible (…) Mais je n’ai pas l’intention de radicaliser qui que ce soit.» C’est le nœud judiciaire de ce procès. Avec justesse, Me Pascal a noté que le rapport technique d’expertise «ne permet pas d’affirmer qu’il a envoyé ces documents, à qui, et quelques fichiers ont été envoyés.»

«Quatre ans pour lui, c’est l’anéantissement»

L’avocate agenaise demandait d’ailleurs la relaxe. «Quatre ans pour lui, c’est l’anéantissement.» Et Céline Pascal de rappeler qu’au début de l’histoire, il s’agissait simplement d’une audience dite de «plaider coupable» en mai dernier. «Les réquisitions étaient de huit mois, rien à voir avec les quatre ans demandés aujourd’hui.» Entre-temps, le dimanche 18 juin, cet Agenais de 41 ans est soupçonné d’avoir porté des coups de couteau à Yves Boussuge, un agriculteur de Laroque-Timbaut d’ailleurs présent dans la salle d’audience hier. La victime a certifié que son agresseur avait à plusieurs reprises crié «Allahu akbar». Cet autre volet est toujours en enquête. Kamal Belbakkal a été mis en examen courant juillet pour violences volontaires avec arme. Avant de rendre sa décision, le tribunal doit visionner 31 des vidéos en sa possession. Pour définir si, oui ou non, l’atteinte à l’intégrité physique d’une personne peut être retenue.

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