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Irma : depuis Saint-Martin, le fils d’un Périgourdin raconte l’entraide mais aussi la violence

Posted On 10 Sep 2017
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Par Benjamin FontaineFrance Bleu Périgord et France BleuDimanche 10 septembre 2017 à 18:41

Distribution de vivres sur l'île de Saint-Martin.
Distribution de vivres sur l’île de Saint-Martin. © Maxppp – Maxppp

L’ouragan Irma a quitté l’île de Saint-Martin, José n’a pas fait de dégâts supplémentaires, mais les habitants évoquent désormais la violence qui règne sur leur île. Dans le même temps ils s’organisent pour reconstruire ce qui peut encore l’être. Kevin, le fils d’un Périgourdin témoigne.

Kévin a 27 ans, il travaille à Saint-Martin comme éducateur sportif depuis quelques années maintenant. Son père Joël vit au Bugue où il est chauffeur poids lourd. Pendant plusieurs heures le Périgourdin est resté sans nouvelles de son fils. « Je me suis fait du souci mais je suis soulagé qu’il aille bien et qu’il ait encore un toit. » Pour donner quelques nouvelles à son père, le jeune homme doit monter sur les hauteurs de Marigot au pied de l’antenne-relais. « Je le fais avec la voiture d’un ami et pour l’électricité je suis obligé d’aller dans le quartier de l’hôpital qui est le seul à avoir du courant. »

Le témoignage de Kévin au micro de Benjamin Fontaine

Après le passage d’Irma, Kevin a pensé quitter l’île pour rejoindre la Guadeloupe mais il n’a pas pu. Chaque matin il part tôt de chez lui pour aller aider des amis et des voisins à reconstruire ou consolider leur maison. « Les gens pleurent beaucoup, certains ont tout perdu et ils ont un peu l’impression d’avoir été abandonnés », confie le jeune homme. La nourriture et l’eau manquent à Saint-Martin.

« Je n’ai plus à manger chez moi » – Kévin

« Chez moi je n’ai plus à manger. Tout fonctionnait à l’électricité et comme je n’avais pas fait de réserve je n’ai rien. La nourriture qui était dans mon congélateur est perdue. Cela devient difficile, mais je me débrouille. » Conséquence de ces carences, la violence augmente sur l’île.

« Nous avons peur de nous faire cambrioler chez nous » – Kévin

« Il y a des bandes qui dévalisent les magasins, d’autres qui volent du carburant dans les voitures ou carrément des pièces. » En revanche, Kevin tient à rétablir certaines vérités. « Il faut arrêter de dire que les gens s’entretuent dans la rue, c’est faux.En revanche, on craint maintenant que les maisons qui sont en bon état se fassent cambrioler. Je ne me sens pas complètement en sécurité à cause de cela. » Même s’il est très marqué parce qu’il vient de vivre, Kévin ne veut pas quitter l’île. « J’ai un travail ici et nous allons devoir réparer les infrastructures. Je ne vais pas passer toute ma vie ici mais je veux rester même si c’est compliqué. »

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