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Police municipale. Pourquoi la PJ de Rennes enquête à Saint-Brieuc

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La police municipale de Saint-Brieuc est composée de 19 policiers municipaux, six agents de surveillance de la voie publique et deux agents administratifs.

La police municipale de Saint-Brieuc est composée de 19 policiers municipaux, six agents de surveillance de la voie publique et deux agents administratifs.

Charles Drouilly Le parquet de Saint-Brieuc a reçu un courrier anonyme dénonçant des faits de harcèlement au sein de la police municipale. Une enquête, menée par la police judiciaire de Rennes est en cours. Plusieurs agents ont été auditionnés.

La mairie suit le dossier depuis bientôt un an. Tout est parti d’une lettre anonyme transmise au parquet de Saint-Brieuc, selon laquelle des faits de harcèlement toucheraient la police municipale briochine. Par souci de transparence, l’enquête a été confiée à la police judiciaire de Rennes. Au téléphone, Sylvie Grondin, l’adjointe en charge de la sécurité, est mal à l’aise. « Cela m’attriste et m’étonne », glisse-t-elle à l’autre bout du fil. Elle refuse d’en dire plus. « Il faut attendre les conclusions de l’enquête. J’ai confiance en mes équipes. » Fin de la conversation. Difficile de savoir quelle ambiance règne au 5, rue de la Gare. Les agents ont peur de témoigner. Néanmoins, beaucoup semblent au courant de l’affaire. Selon nos informations, au moins deux agents auraient été auditionnés par les enquêteurs.

Peur de représailles


« On va se retrouver au placard si on cause », assure un policier. Tous ne confirment pas les faits de harcèlement mais évoquent plutôt des problèmes d’organisation. « On nous force à faire du chiffre. Les policiers sont à bout. Plusieurs sont en arrêt maladie », assure un policier. « Des collègues ont évoqué leur intention de saisir les prud’hommes », dit un autre. « S’il y a une enquête, c’est bien la preuve que quelque chose ne va pas », plaide un troisième.

Pointée du doigt, Isabelle Blégean, chef du service, se refuse au moindre commentaire. Mais elle peut compter sur le soutien de sa hiérarchie. Du côté de la Ville, l’enquête en cours ne soulève pas d’inquiétude. « C’est un sujet sensible, mais nous sommes confiants sur l’innocence de nos équipes », assure un proche du dossier. Pour autant, sur le terrain, certains dénoncent le lien entre Isabelle Blégean et son mari, premier adjoint à la Ville. « La mairie est au courant de ce qui se trame chez nous. Mais rien n’est fait pour arranger la situation », peste un agent. Une accusation rejetée en bloc par la Ville. « Gérard Blégean est en charge des ressources humaines, mais il ne s’occupe pas du service de la police municipale et n’intervient jamais en matière de sécurité », assure Corentin Poilbout, directeur de cabinet du maire.

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Une grève l’an dernier


Néanmoins, certains regrettent que la mairie n’ait pas réalisé un audit des risques psychosociaux. Il avait été évoqué, il y a un peu plus d’un an, lorsque les policiers municipaux avaient débrayé pendant une heure pour protester contre la réorganisation des horaires de travail. « Sauf que rien n’a été fait », déplore un agent. Désormais, c’est donc à la justice de trancher. Si l’affaire est classée sans suite, la chef de la police municipale pourrait envisager de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.
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