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SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

LE CREUSOT : Un Taser pour les Policiers municipaux

La décision de la ville d’acheter un Taser pour ses policiers municipaux a accouché d’un débat entre le Maire David Marti et le leader de l’opposition, Charles Landre, sur la répartition des prérogatives entre Police Municipale et Police Nationale.

Lundi soir, à l’occasion du conseil municipal qui se tenait à l’Hôtel de Ville, David Marti a proposé d’équiper la police municipale du Creusot d’une arme de catégorie B, une arme intermédiaire non létale, avec un pistolet à impulsions électriques, plus connu sous le nom de taser)-.
Il s’agit d’un outil de dissuasion, dont l’usage requerra de se trouver en situation de légitime défense. Il leur permettra de gérer, dans des cas d’exemples très concrets, comme un chien errant agressif sans avoir à s’approcher ; Ou une personne dans un état d’hyper agressivité et qu’il faudrait maîtriser.
«Je ne souhaite pas que la Police municipale soit dotée d’armes à feu, car nous n’avons pas les mêmes missions que la Police Nationale. Les Policiers municipaux sont d’abord dans des missions de prévention.

«Pour se protéger»

Le fait de disposer d’un taser est justifié. Nous allons acquérir un seul taser pour un seul équipage, pour intervenir, se protéger et même protéger d’autres personnes. Les Policiers seront formés à l’utilisation de cette arme. L’achat s’élève à 4600 euros. La formation est de 200 euros par jour et par agent», a d’abord expliqué David Marti.
Leader du groupe d’opposition, Charles Landre a alors pris la parole pour juger : «La délibération insiste sur le danger que peuvent courir les agents.
J’ai bien noté que la décision est prise  aorèsun échange avec les policiers municipaux. Est-ce à considérer qu’elle fonctionne avec un seul équipage, puisqu’il y a 4 agents. Ne peut-on pas envisager deux équipages.
Je ne pense pas qu’il faille considérer que les Policiers nationaux sont armés pour attaquer. Je pense que cela aurait mérité un débat. Il y a eu des études et il y a eu des morts avec des tasers».

Charles Landre : «Il faut augmenter la police municipale»

Et Charles Landre de poursuivre : «Je veux redire la différence d’approche que nous avons de la police municipale. La police nationale opère sur 4 communes avec des effectifs qui ont baissé. Je pense qu’il faut augmenter la police municipale pour décharger la police nationale de certaines missions.  La Police municipale c’est un service public de proximité. La population a besoin de la voir et bien souvent sa présence n’est pas assurée».
David Marti devait répliquer : «Le taser est défini comme une arme non létale. Oui le taser peut tuer, comme une matraque peut tuer.
Quand on dit que les effectifs de la Police Nationale sont en baisse, nous le dénonçons et nous le déplorons. Oui nous avons interpellé l’Etat. Oui il faut des effectifs supplémentaires.
Mais de là à dire que ce sont les municipaux qui doivent combler cette carence, nous ne sommes pas d’accord. Ce n’est pas à la police municipale d’assurer la protection des personnes. C’est une mission régalienne de l’Etat.

David Marti : «Les policiers municipaux n’ont pas à assurer le maintien de l’ordre»

Le syndicat de la profession estime que les Policiers Municipaux n’ont pas à assurer des missions de maintien de l’ordre.
La déclaration du syndicat fait référence à des événements qui ont lieu maintenant, mais pas seulement. Les Policiers municipaux n’ont pas à accompagner les policiers nationaux. Je m’y suis opposé».
Le Maire devait encore ajouter : «Il y a des villes qui ont doté d’armes des policiers municipaux et ils se retrouvent aux côtés de la police nationale pour des missions de maintient de l’ordre. Je m’y oppose.
Sur l’affaire des effectifs, là où les effectifs des policiers municipaux ont été renforcés, est-ce que les faits de délinquance ont diminué ? Non ! Ce n’est pas un jugement, c’est un constat.
Renforcer et armer, pour que la délinquance recule, mais c’est un argument court. Il faut que chacun soit dans ses compétences.
Le constat qui peut être fait, c’est que Nice a eu l’attentat le plus meurtrier, alors qu’elle est la ville où il y a le plus de caméras et le plus de policiers municipaux.
Notre police municipale, nous essayons de la renforcer. Je ne dis pas que l’effectif est pléthore. Pour moi, ce sont les missions qui sont importantes. Nous restons vigilants pour nos agents et pour leur protection».
Charles Landre demanda à nouveau la parole pour lancer : «Je vous parle de la vie quotidienne des Creusotins, d’un renforcement de l’effectif, et vous répondez maintien de l’ordre. En matière de terrorisme, ce ne sont ni la police municipale, ni la police nationale, qui empêcheront des attentats. Votre phrase sur Nice est déplacée.
Moi je vous parle de la vie quotidien, et des problèmes qui ne sont pas traités, comme à la Charmille. A la Molette les habitants veulent plus de tranquillité. Non on ne réclame pas que la Police Municipale assure du maintien de l’ordre. Le territoire est extrêmement étendu. Il ne s’agit pas de pallier, mais de réinstaller un climat de proximité».

«Je dis non»

David Marti devait conclure : «Je ne suis pas dans la caricature. Par rapport à Nice, j’ai pris soin de préciser que je ne portais pas de jugement. Je vous rappelle que c’est arrivé dans le débat.
Vous avez clairement dit de décharger la police nationale de certaines missions. Ce qui revient à dire de pallier à des carences. Je dis non. Ce n’est pas à la police municipale de décharger la police nationale.
Quand vous évoquez les problèmes qui existent sur la ville, que je ne conteste pas, d’abord ce n’est pas que la police municipale qui peut les régler. Nous faisons de prévention, de la proximité et nous sommes souvent cités en exemple.
Notre travail est reconnu, il donne des résultats, même s’il ne résout pas tous les problèmes.
Quand il y a des événements, dire que ce n’est pas parce qu’il y a assez de policiers municipaux, c’est vous qui êtes dans la caricature».

Alain BOLLERY
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